Entretien avec Sébastien Ruchet de Nolife

Dans le cadre du lancement de Nolife Online, Mangavore s'est entretenu avec Sébastien Ruchet, le monsieur qui fait des messages bizarres à l'antenne. Au programme, explications, révélations, confirmations... Que du bonheur, quoi !

sruchet

Bonjour Sébastien, peux-tu te présenter brièvement ?

Bonjour, je suis Sébastien Ruchet, le président de Nolife. Nolife est une chaîne sympathique qui parle des sujets qui nous tiennent à cœur, comme la musique et la culture japonaise, les jeux vidéo nouveaux comme rétros, l'informatique et tout plein d'autres choses encore. : )

Pas la peine de faire le point sur la situation, entrons dans le vif du sujet : Quels sont les nouveaux services que fournira le site de Nolife ?

Rappellons quand même que le problème de Nolife, c'est qu'elle n'est diffusée que sur l'ADSL. Et malgré nos efforts depuis plus de deux ans, nous n'arrivons pas à être repris sur le câble ou le satellite, alors que c'est ce qui nous manque pour pouvoir vivre de la publicité.

Face à cette impasse, nous avons ouvert un service d'abonnement sur notre site. Attention, la chaîne reste gratuite sur toutes les box ADSL, exactement comme avant. Mais un abonnement sur notre site permet d'avoir accès en ligne aux émissions de la chaîne (des plus anciennes aux plus récentes)... Et c'est ça qui va permettre à Nolife de pouvoir continuer à émettre gratuitement sur l'ADSL.

Impressionnant, quand peut-on espérer y accéder ?

On vient d'ouvrir hier après-midi ! ^^

la chaîne reste gratuite sur toutes les box ADSL, exactement comme avant

Quels sont les différents abonnements proposés ?

il existe deux abonnements : une formule à 3 euros par mois qui donne accès à tous les programmes de la chaîne sur les 12 derniers mois et la forule archive à 5 euros par mois qui permet à l'abonné d'accèder à l'intégralité des programmes disponibles depuis le lancement de NoLife. Enfin, il existe la formule Soutien qui permet de prendre un abonnement Archives en choisissant soi-même le montant de l'abonnement (à partir de 70 €) pour afficher ouvertement votre soutien à la chaîne

Quels sont les modes de paiement qui seront acceptés ?

On a essayé d'en proposer le plus possible : carte bancaire, paypal, mais aussi tous les services audiotels surtaxés.

Je précise que ces services surtaxés sont plus coûteux du fait des commissions des opérateurs, donc si vous avez le choix privilégiez plutôt la carte bancaire pour vous abonner : c'est le plus économique.

Quels ont été les principaux écueils avant de réussir à mettre cette solution en place ?

si vous avez le choix privilégiezla carte bancaire : c'est  plus économique

Il faut voir qu'on travaille déjà très très dur à essayer de faire une belle chaîne de télé, et là il a fallu qu'on développe toute une infrastructure de paiement et de vidéo. C'était énorme, et ça nous a pris tout l'été. Mais ça marche. : )

Avec le nouveau site, on a vu un nouveau logo et une nouvelle charte graphique, la chaine sera-t-elle concernée par ce lifting ? Quel est le but derrière cette mise à jour ?

On avait bien envie d'un nouveau logo et on a harcelé pendant longtemps des designers, jusqu'à enfin trouver quelque chose qui nous plaise beaucoup. On l'utilise déjà pendant les festivals et sur le site, il sera bientôt là à l'antenne. : )

Au passage, quelques infos croustillantes sur la grille de la rentrée peut-être ?

Il est bien possible qu'on aille encore plus loin dans la présentation de la culture japonaise.

Je ne peux pas encore donner tous les détails, mais on dirait bien qu'une nouvelle émission tout droit venue du Japon vienne enrichir la grille dès la rentrée le 7 septembre.

Notre magazine 101% aussi va évoluer avec de nouvelles rubriques. Quand au magazine "Classé 18+", il va passer en bi-mensuel (NdR : 2 fois par mois). Et bien sûr, il y a aussi le projet top secret de la nouvelle émission de Davy, mais chut... ; )

Merci d'avoir répondu à nos questions et à bientôt

A très bientôt !

En marge de cet entretien, Mangavore incite bien évidemment tous les mangavores qui aiment Nolife à montrer leur soutien en s'abonnant au service Nolife Online.

Dragon Ball Kai, Goku back 4 good ?

À l'occasion des 20 ans de Dragonball Z, le studio Toei Animation redonne un second (énième) souffle à sa série phare, championne toutes catégories des come-backs incessants. Dragon Ball Z Kai se veut la version HD remasterisée et condensée de l'anime culte créé par Akira Toriyama. Alors ? Faut-il regarder DBZ Kai ? Faut-il jeter votre Box DVD intégral 117 épisodes fraichement achetée ?

Lire la suite : Dragon Ball Kai, Goku...

Interview de Atsushi Ohkubo

Dans le cadre du Salon du Livre de Paris qui se tenait Porte de Versailles du 13 au 18 mars 2009, les éditions Kurokawa - la branche manga de Fleuve Noir - avaient invité Atsushi Ohkubo, l'auteur de Soul Eater pour lancer le titre en grandes pompes. À cette occasion, le jeune mangaka s'est bien volontiers plié au jeu des séances de dédicaces et d'interview. Mangavore.fr l'a rencontré pour parler de son parcours et de son oeuvre.

Lire la suite : Interview de Atsushi...

Rencontre avec Tetsuya Tsutsui

À l'occasion du Salon du Livre de Paris qui se tenait du 23 au 27 mars 2007 à Porte de Versailles, les éditions Ki-oon nous ont fait l'immense bonheur d'inviter Tetsuya Tsutsui, jeune auteur phare de leur catalogue. Pas prétentieux pour un sou, le jeune homme a accepté de nous rencontrer en compagnie Cécile et Ahmed (de Ki-oon, faut suivre enfin !) pour un entretien où nous sommes revenus sur sa carrière et les oeuvres marquantes que sont Dud's Hunt, Reset et Manhole.

Tout d'abord, bonjour M. Tsutsui.

Bonjour.

Pourriez-vous vous présenter pour les lecteurs français qui ne vous connaissent pas encore ?

Je m'appelle Tetsuya Tsutsui. Je n'ai pas encore sorti de “gros titre” au Japon, mais je suis super fier que les lecteurs français aient adopté mes œuvres aussi facilement.

Justement revenons sur votre parcours un peu. Pouvez-vous nous parler de vos influences graphiques et scénaristiques ?

Pour ce qui est du dessin, je me suis inspiré de Kamui Fujiwara (Raika, Dragon Quest - Emblem of roto) et de Katsuhiro Otomo ; pour ce qui est de la construction des histoires elle-même, ma référence absolue est Osamu Tezuka.

Comme vous le disiez, vous n’avez pas encore sorti de blockbuster au Japon, pourtant vous êtes déjà édité à travers le monde. Comment s'est passé la rencontre avec l'éditeur Square Enix ?

La grosse différence, c'est qu’avant d'avoir signé mon contrat avec Square Enix, je dessinais des mangas purement par plaisir. Je me réveillais la nuit avec une idée qui me turlupinait, je ruminais un certain nombre de choses que je n’aimais pas dans la société, et je dessinais des mangas sur ces thèmes. Depuis que je suis sous contrat avec Square Enix, j’ai toujours du plaisir à le faire mais c'est devenu un métier.

Vos œuvres sorties mettent en scène des personnages en proie aux dérives de la société. Est-ce un parti pris scénaristique ou une volonté de dénoncer ? Êtes-vous un auteur engagé ?

Je ne me considère pas comme un auteur engagé. Je n’ai pas l'intention d’être un donneur de leçon. Quand j’écris mes œuvres, c'est juste pour faire un constat sur la société japonaise telle que je la vois. Et en gros quand je donne le manga aux lecteurs, je veux leur dire : “Voilà mon idée de la société japonaise en ce moment, qu'en pensez-vous ?” C'est plus un constat que de la morale. C'est mon ressenti de la société japonaise.

Vos trois œuvres publiées en France ont un titre en anglais, c'est volontaire ?

Il n'y a pas de sens caché derrière tout ça. Comme vous le savez, il y a beaucoup d'anglicismes en japonais. Reset et Manhole sont des mots courants dans cette langue. Pour moi, ce sont des expressions usuelles, je ne les ai pas choisies pour une raison particulière.

Vos histoires sont ancrées dans le quotidien, est-ce un peu votre signature ou pensez-vous essayer d'autres genres comme la fantasy ?

Pour le moment, la fantasy n'est pas un genre qui m'intéresse spécialement. De nombreux mangaka talentueux s’y consacrent, je ne vois donc pas de raison de me pencher dessus. De plus, la plupart de mes idées me viennent du quotidien et de ce que je vis. Je vais donc continuer sur cette ligne moderne pour l’instant.

Comment s'est passée la rencontre avec Ki-oon ?

Ki-oon : En fait, nous sommes tombés sur son site Internet et nous avons trouvé son travail magnifique. Du coup, nous avons décidé de le contacter directement afin de savoir s’il était intéressé par une publication à l'étranger. Il a répondu à notre mail en nous disant qu'il était séduit et voilà. À cette époque, il commençait à peine à travailler pour Square Enix sur Reset.

Vous êtes encore un jeune auteur et pourtant vous êtes déjà publié dans de nombreux pays comme la France, l'Italie, Hong Kong, etc. Comment gérez-vous cet essor ? Avez-vous l'impression d'avoir changé ?

À la base, j'ai commencé ce métier par plaisir et je ne pensais pas qu’autant de personnes pourraient apprécier mon œuvre à travers le monde. Pour le moment, je me contente d’apprécier la chance que j’ai à sa juste valeur.

Le métier de mangaka est très difficile : rythmes de travail infernaux, peu de repos, peu de vacances… Maintenant que vous êtes chez un gros éditeur, si vous en aviez l'opportunité, seriez-vous prêt à travailler sur une grosse série hebdomadaire ?

J'ai un style de travail assez particulier car je pense mon scénario dans son intégralité avant de le dessiner puisque j’écris plutôt des histoires courtes. Le processus de prépublication d'un chapitre par semaine où l'intrigue peut durer 2 ans et s'allonger selon l'envie de l'éditeur ne me correspond pas vraiment. Éventuellement, je pourrais écrire une trame précise, prendre de l’avance et fournir ensuite à mon éditeur un chapitre chaque semaine. Mais de manière générale, le rythme hebdomadaire ne correspond pas à ma conception du travail de mangaka.

Pouvez-vous nous parler de vos prochains projets ?

Mon prochain sujet sera quelque chose de plus sérieux. Il ne s’agira pas d’une histoire d'action ou d'horreur mais plutôt d'un documentaire. Ce sera sur un phénomène qui a eu lieu dans les années 50 aux États-Unis au moment du Maccarthisme, le « comic bashing ». À l’époque, les politiciens critiquaient beaucoup la bande dessinée américaine, pour eux si les choses allaient mal, c'était à cause des comics. C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup donc je vais me pencher dessus.

Un petit mot pour vos fans français ?

C'est la première fois que je viens en France et je suis content de rencontrer le public français. Je prends conscience d’énormément de choses et j'espère que mes prochaines œuvres ne vous décevront pas !

Merci pour votre temps.

Yumemi, une grande histoire que je vais vous conter...

Il était une fois un festival organisé hors de nos contrées, dans une belle ville du nom de Lille. Ce festival avait pour but d'être axé japanimation et visual kei... Mais les rêves ont une fin, et celle-ci est bien triste ! Après moult incidents, et un festival devant durer initialement 3 jours, nous nous sommes retrouvés avec un festival annulé ; d’un concert de 6 groupes, nous sommes passé a un concert de 3 groupes... En peu de temps, le conte de fées s’est transformé en cauchemar infernal. Mais comme par un miracle inespéré, quelques concerts ont quand même eu lieu, voila le récit de notre épopée.

Voyage au bout de l'enfer

Lever à 6h40 pour moi et 7h pour Shu^_^ (elle voulait pas se lever la coquine ^_^). Hop, départ pour Gare du Nord d'où nous pourrons rejoindre Lille. Premier problème, on loupe notre train et, avec les intempéries du vendredi, le train d’après a une heure de retard, Nous arrivons donc à Lille avec une heure et demi de retard sur notre planning :’(

Arrivé à la gare de Lille-Flandres, nous rejoignons un groupe de Belges, fort sympathiques et bien vêtus ^_^ avec parmi eux une petite Bordelaise (faut le préciser quand même). Après un petit bonjour tout en couleur, direction la salle de concert... ou du moins ce qu’on pensait être une salle de concert. Car après avoir traversé Lille intégralement, nous nous retrouvons devant un café et, pouvant voir la « scène », on a eu bien peur ! Cette scène est minuscule :’( mais nous attendons dans un esprit bon enfant devant le cafe l’ouverture officiel des portes : Il est à peu près 11h et nous sommes huit personnes à attendre devant le café...

Nos ventres criant famine, Shu et moi partons acheter des pizzas pour tout le monde. Entre temps, Kido (un ami belge) nous gratifie d’un dvd ^_^ pour passer le temps, hop tout le monde en extase devant les video, et moi je peaufine ma culture en visual. ^_^

14h ! Des gens commencent enfin à arriver (ouais, on est pas les seuls ^_^). Les portes de la salle doivent ouvrir dans une heure. Finalement, ni les groupes ni Blood ne sont encore arrivés et l'attente se poursuit… Notons que personne du staff du « festival » n'est là non plus…

16h et beaucoup de poussière, les portes ouvrent enfin mais Kiwamu (guitariste de la formation Blood) nous demande de sortir, car il est assez enervé, ce qui se comprend parfaitement (je reviendrai sur les désastres de l’organisation en fin de compte rendu).

Vers 18h, début des concerts, le premier groupe est Doll Anarchy, une formation venant de l’Oise qui, malgré les nombreux problèmes techniques (je reviens là-dessus aussi à la fin) on assuré un petit show. Puis, suit M’A’D qui a fait une bonne prestation mais fut victime d’un accident technique (plus tard les explication j’ai dit)… Et enfin voila Blood qui arrive sur scène. Une bonne heure de concert explosif où le public était fou^_^. Une très bonne ambiance, une très bonne représentation ^_^ (pour moi ce concert fut un baptême et je ne regrette pas du tout). 22h, le concert s'achève et après, c’est une autre histoire… ^_^

Une organisation... ?

Commençons par l’organisation qui a été désastreuse au possible. Je m’explique…

Au début, il s'agissait d'un festival sur 3 jours et au final, il n’y a rien eu... et sans grande explication (beaucoup de débat ont lieu sur le forum de yumemi). La présidente n’ayant pas donné beaucoup d’infos, 3 groupes ont annulé leurs prestations (voir que Euterpia n’a eu aucune nouvelle de la présidente, même le jeudi soir, avant-veille des concerts). On nous promet une soirée visual jusqu'à 5h du matin, mais après le concert de Blood, nous avons été éconduits de la salle (les détails après)… Blood n’a pas été accueilli comme il se fallait à leur arrivée à Lille : ils ont du prendre le métro pour se rendre à la salle de concert…

Durant les concerts, les problèmes ont continué de plus bel. Le son beaucoup trop saturé sur les chansons de Doll Anarchy a fait souffrir nos pauvres oreilles. Un ampli mal équilibré est tombé en pleine représentation de M’A’D, et pour Blood, aucun prob ! J'rigole... Ils ont du emprunter un lecteur DVD à une fille du public pour passer le leur puisque le « staff » de Yumemi avait oublié le sien (ironie quand tu me tiens). Tout ceci s'explique simplement quand on découvre qu'aucun staff technique n'était présent et que le matériel a été installé par des bénévoles au dernier moment ! Enfin, comble du comble pour les visiteurs : avoir payé sa place en pré-vente et voir pendant le concert des gens entrer dans le café gratuitement…

Nuit de folie !

Je tient enfin à vous raconter la fin de soirée, qui a été pour Shu, nos amies belges et moi-même très intéressante puisqu'après avoir été jetés de la salle de concert – qui selon la présidente de Yumemi avait été louée jusqu'à 5h du matin – nous avons du dormir dans la rue ! En effet, la présidente nous dit que tout les cafés restent ouverts jusque tard dans la nuit, mais passé 2h du matin tous étaient fermés. Notre train était à 8h ou 11h, et le seul endroit ouvert toute la nuit nous a refusé car on avait des mineurs ce qui est compréhensible. Du coup, fort de notre soirée, nous avons du dormir pendant un certain temps dans un parking alors qu’il faisait froid et qu’il pleuvait. Finalement, vers 4h du matin nous avons pu squatter un hall d’hôtel (grand merci au réceptionniste qui nous a admis dans son enceinte)…

Donc voila, personnellement, j’en veux pas mal à la présidente qui nous a tous menés en bateau du début à la fin et grâce à qui nous avons dormi dehors… Ce n'était qu'un rapide aperçu des problèmes, largement plus expliqués et débattus sur le forum de Yumemi. Vous y trouverez même les groupes présents qui s'excusent pour la prestation qu'ils ont fournis... en lieu et place de la personne qui devrait !:

Au passage, je tiens à passer le bonjour à nos amis belges (Soufiane, Sophie, Julie, Jelly et Marie) et à notre bordelaise (Marion) avec qui on s’est bien amusés. Rendez-vous le 13 février pour Kagerou^_^

Interview du directeur de collection de Kana

Yves Schlirf

Rencontre avec Yves Schlirf, directeur éditorial de Kana, le label manga de l'éditeur belge Dargaud qui publie des titres aussi célèbres que Naruto, Saint Seiya - Les Chevaliers du Zodiaque ou encore Samurai Deeper Kyo.

Q : Pourriez-vous nous présenter votre politique éditoriale ?

Yves Schlirf : Vous trouverez déjà pas mal d'infos sur le site Kana, dans la rubrique édito Kana, politique éditoriale et dans le who's who de Yves Schlirf, directeur éditorial de Kana.
Kana s'est construit autour du shônen manga, un créneau qui était totalement libre à ce moment-là. La collection Kana comporte plusieurs labels : Shonen Kana, Shojo Kana, Dark Kana, Big Kana et Animé Kana.

Q : Avec l'arrivée en nombre de nouveaux éditeurs et près de 40% de sortie en plus par mois, d'après vous, le marché résiste-t-il bien ? Augmente-t-il ?

Y.S. : Oui, c'est assez impressionnant. Le marché résiste bien pour l'instant mais cela pourrait devenir tangent.
Kana est maintenant co-leader avec Glénat du marché manga, nous occupons chacun à peu près un tiers du marché.
Le marché a augmenté de 87 % par rapport à 2002 et est encore en train d'augmenter en volume.

Q : En avez-vous souffert ? Quelle est votre réaction face à ceci ?

Y.S. : Non, 2003 a été une excellente année pour Kana. Mais ma réaction face à cela est : attention ! Le marché est encore nouveau et cette nouvelle vague manga séduit de plus en plus d'éditeurs, c'est presque un nouvel eldorado où chacun veut sa part du gâteau. Certains éditeurs, qui dénigraient pourtant le manga jusqu'ici projettent maintenant d'en publier.
Il y a un vrai risque de voir le marché s'encombrer et étouffer. Seuls les bons éditeurs qui publient de bons livres pourront s'en sortir en définitive. Mais jusque là, on risque de voir apparaître plein d'éditeurs qui font n'importe quoi, n'importe comment et donc que le manga en général en pâtisse.

Q : Quels seraient, selon vous, vos atouts et aussi vos défauts pour affronter la rude concurrence qui s'annonce ?

Y.S. : Kana est présent depuis déjà quelques années et sa notoriété est très bonne.
Notre catalogue comporte de nombreux grands mangas, "Saint Seiya les Chevaliers du Zodiaque", "Hunter X Hunter", "Yu-Gi-Oh!", "Naruto", "Shaman King", etc.. Ils furent et restent des succès au Japon et ont souvent été adaptés en animé avec tout autant de succès et ce, au Japon, aux USA et en France... et ce n'est pas fini !
Kana est vraiment basé sur l'amour des mangas et des auteurs japonais. Nous avons pour eux un très grand respect et tout notre travail s'en ressent, je pense. Notre démarche est vraiment sincère et non pas uniquement dirigée par des motivations commerciales.

Q : Pensez vous que la prépublication soit viable en francophonie actuellement ? (Shônen collection, Tokebi mag et bientôt le Magnolia)

Y.S. : Développer un magazine coûte énormément d'argent, il faut donc des moyens financiers très importants. Et quand je parle de magazine, je ne pense pas à une simple compilation d'extraits de mangas mais à un vrai magazine qui contienne du rédactionnel.
Donc, si ces éditeurs bénéficient d'un bon soutien financier et qu'ils se donnent les moyens d'aller au-delà de la vague actuelle où le manga est à la mode et au centre de toutes les attentions, alors oui, ils seront viables.

Q : Que pensez-vous de l'exigence de respect du sens de lecture original, de l'utilisation de la couverture originale et du problème des onomatopées qui sont autant d'exigences des fans envers les versions francophones ?

Y.S. : Kana édite depuis le début dans le sens japonais et, en quelque sorte, nous avons servi de mètre étalon pour le marché! Les éditeurs japonais ont admiré notre façon de faire pour ensuite l'imposer aux autres éditeurs francophones!
Nous revendiquons vraiment l'édition dans le sens original car éditer un livre c'est d'abord le respecter et donc forcément tout faire pour que notre version se rapproche le plus possible de l'original. Respecter le sens de création du manga est donc quelque chose d'essentiel.
De même, la jaquette fait partie de l'habillage du manga au Japon, il nous semblait donc également naturel de garder cet élément même s'il fallait pour cela bousculer des idées reçues, des habitudes.
En ce qui concerne les onomatopées, elles ne sont pas seulement une indication sonore du manga, elles constituent de vrais éléments graphiques. Les enlever signifie donc que l'on casse la dynamique de la page, le rythme visuel et narratif de l'ensemble. C'est pourquoi, nous les laissons dans la page sans pour autant pénaliser les lecteurs qui ne peuvent pas les "lire" en plaçant une traduction bien intégrée à proximité.

Q : La demande pour les mangas de type « seinen » augmente, pensez-vous satisfaire ce public actuellement et que prévoyez-vous pour le futur ?

Y.S. : Kana a déjà "Monster", le summum du thriller, "Arms", et "Agharta" deux séries de qualité également. Nous en avons d'autres en préparation mais comme vous le savez les éditeurs japonais n'aiment pas que l'on vende la peau de l'ours avant de "l'avoir signé". Nous n'en dirons donc pas plus mais c'est en effet un des labels que nous voudrions développer sans perdre de vue notre label central, constitutif de Kana: le shônen.
Le fait que plus de seinen apparaissent, ce n'est pas plus mal, cela apporte plus de diversité et donne un meilleur aperçu de l'énorme production japonaise mais de nouveau il ne faut pas non plus que cela mène à l'embouteillage où tout le monde tourne en rond.

Q : Quel titre publié par un de vos concurrents auriez-vous aimé avoir dans votre catalogue ?

Y.S. : Citons "Les trois Adolf" de Tezuka", "20th Century Boys" de Urasawa et "Nana" de Aizawa qui sont chacun dans leurs genres de grande réussites.

Q : Comment choisissez-vous les titres que vous décidez d'éditer ?

Y.S. : Comme nous l'avons expliqué sur le site, nous nous plongeons dans la presse spécialisée japonaise, nous lisons des tonnes de mangas. Nous nous rendons également au Japon régulièrement, tâter le terrain, visiter les éditeurs, les librairies.
La première sélection est de type visuelle, on est attiré par un graphisme. Ensuite, on demande un résumé du tome et on approfondit les choses de plus en plus jusqu'à être convaincu qu'il faut absolument l'éditer. En outre, je ne désespère pas un jour d'apprendre le japonais…

Q : On a eu l’occasion de lire, dans votre portrait paru dans le magazine Animeland n°90, votre projet d’étoffer votre collection « shôjo kana », quels sont les titres déjà prévus ?

Y.S. : Oui, c'est un de nos projets, nous visons quelques titres mais de nouveau, ne vendons pas la peau de l'ours…

Q : Par ailleurs, où en est le sondage paru sur votre forum concernant le choix de votre prochain shônen ?

Y.S. : Nous avons pris note de tous les avis, ils nous ont été utiles pour voir les envies des lecteurs Kana qui ont la chance de se connecter sur notre site www.mangakana.com. Quelques titres sont en préparation également mais il ne faut pas oublier que cela prend souvent de longs mois pour négocier un titre, la multiplication des éditeurs francophones ne va certainement pas faciliter les choses.

Q : Quel est votre programme pour l'année à venir ?

Y.S. : Consolider nos séries shônens, développer les autres labels, lancer le label "Made in Japan" qui sera un label un peu plus littéraire avec les deux premières séries "Le Sommet des dieux" de Taniguchi Jirô et "Number Five" de Matsumoto Taiyo. Nous avons également envie d'approfondir des contacts dans le reste du monde asiatique et de concrétiser des projets coréens différents de ce que l'on a déjà pu voir. Bref, tout cela est en route mais chut, ne le dites à personne !

Interview de Raphaël Pennes de Asuka

Interview de Raphaël Pennes, gérant au sein du nouvel éditeur de manga Asuka qui sort prochainement 3 nouveaux titres dont Blackjack de Osamu Tezuka en format bunko et Hungry Heart, la toute nouvelle série de l'auteur de Captain Tsubasa (Olive et Tom en France).

Pourriez-vous nous présenter votre politique éditorial ?

Asuka est née de l’association de deux personnalités : Renaud Dayen 30 ans passionné de BD, Comics et manga et Raphaël Pennes, 27 ans passionnée de manga et d’animation japonaise ayant grandi devant le Club Dorothée !Cette association de personnalité, à donné naissance à une envie commune de fonder une maison d’édition dans le but de faire découvrir des auteurs et des œuvres inconnues du public à forte orientation adulte.

En effet, nous souhaitons avec Asuka, proposer la réunification des publics ayant grandi devant leur poste de TV approchant la trentaine et les lecteurs assidus de franco-belge. Une mission très certainement de longue haleine mais qui nous motive jour après jour, surtout depuis que des chefs d’œuvres tels que Bouddha ou des auteurs tels que Taniguchi sont primés à Angoulême. Grâce au travail de petite main d’artisans de la BD qui ont défendu à contre-courant les mangas en France, nous avons aujourd’hui la chance de pouvoir embrasser l’ambition de prendre la place de maison d’édition manga destinés aux adultes, un peu à l’image des éditions Delcourt/Akata…

Nous privilégions donc les titres aux graphismes travaillés, sortant des sentiers battus des grands shounen ou shoujo, et nous axons nos choix sur des scénarios plus travaillés et plus enclin à l’air du temps.

Le nombre de titres publiés par mois a augmenté de près de 40% en 1 an, ne pensez-vous pas arriver trop tard ? N’avez-vous pas peur de la saturation du marché que tant de fans redoutent ?

Le nombre de titres a effectivement considérablement augmenté, d’une part à cause de l’appétit des lecteurs qui réclamaient toujours plus et toujours plus vite (quand on aime on ne compte pas !) et d’autre part, parce que de nouveaux éditeurs sont apparus depuis fin 2002 (Delcourt, Soleil, Tokebi…) et ont ajouté leurs catalogues sur un marché déjà dense.

Nous sommes effectivement soucieux de ne pas tomber dans cette surenchère de sorties, et c’est aussi une des raisons pour lesquelles nous avons privilégié les mangas plus adultes aux shounen et shoujo déjà fort nombreux sur le marché. Nous avons aussi consciemment choisi de ne pas sortir plus de 3 ou 4 mangas par mois pour ne pas obliger encore plus les lecteurs à faire des choix vis-à-vis de leurs achats.

De plus nous avons pour leitmotiv la prudence : nos tirages et nos frais en général sont volontairement réduit, à la manière des éditions Tonkam, afin de ne pas tomber dans la spirale actuelle qui se résume à dire : « on vend moins d’exemplaires de nos titres alors on double le nombre de sorties ! ».

Mais de toute façon selon nous, ce sont les lecteurs qui détermineront si oui ou non trop de mangas sont publiés tous les mois et les ventes au final ne se résumeront qu’à la qualité ou non des œuvres, du moins nous l’espérons !

En tant que nouvel éditeur, que pensez-vous apporter de plus que vos concurrents déjà implantés sur ce marché ?

Nous espérons vraiment que la rentabilité et le succès d’une œuvre ne se résument pas à simplement apporter quelque chose de plus. Pour nous si une œuvre est aboutie, qu’elle véhicule de l’émotion, de la passion, tout simplement du plaisir lors de sa lecture alors notre mission de découverte sera accomplie.

Nous n’avons pas la science infuse, nous ne prétendons pas faire mieux que les maisons d’édition déjà installées qui ont fait au fil des années, la reconnaissance du manga en France. Nous souhaitons juste avec notre passion que nous partageons avec tous les jeunes et moins jeunes vivrent encore des années de plaisir à découvrir ou redécouvrir des œuvres touchantes.

Je pense qu’Asuka apportera principalement un choix constant qualitatif sur les titres et auteurs proposés, en recul par rapport aux chiffres de ventes généralement déterminant sur les catalogues.

Comment choisissez-vous les titres que vous décidez d'éditer ?

Nous avons jusqu’à maintenant suivi notre instinct, et les conseils d’un ami Japonais, Takanori Uno actuel correspondant pour les éditions Tonkam (où je travaillais), qui a su comprendre notre volonté éditoriale et nous proposer des œuvres et auteurs totalement inconnus en France mais reconnus au Japon.

La situation ayant un peu changé (Asuka devait être une filiale de Tonkam), depuis mon licenciement mes relations avec les amis à Tonkam ont étés mises à mal. Je part donc désormais seul avec Renaud (mon associé et ami) à la recherche de nouveautés à proposer avec l’aide de jeunes lecteurs qui sont nos conseillers en France, et avec l’aide de nos correspondants dans les maisons d’éditions au japon qui nous proposent sans cesse de découvrir des mangas qui correspondent à notre politique éditoriale.

La raison de nos choix au final pour tel ou tel titre, se résume à une seule chose : « Qu’il nous procure de l’émotion ».

Pensez-vous que la prépublication soit viable en francophonie actuellement ? (Shônen collection, Tokebi mag et bientôt Magnolia)

C’est la question du moment, dans les couloirs des maisons d’éditions. Actuellement tous effleurent le rêve de lancer leur propre magazine de prépublication par fierté avant tout. Pour nous, la France n’a pas été conditionnée pour ce genre de procédé. Hormis avec les magazines Disney, le public n’est pas prêt et ne le sera certainement jamais. Il aurait fallu, commencer la prépublication à l’arrivée des mangas en France. Maintenant que les lecteurs sont habitués à acheter tous les deux mois leurs mangas, les mentalités sont installées.

Maintenant, des alternatives existent et Tonkam l’a bien compris. Pour que la prépublication puisse vivre en parallèle des publications classiques, l’éditeur doit avoir une politique claire sur ses volontés avec son magazine. En proposant des œuvres abouties et très attendues du public et surtout en annonçant d’ores et déjà que ces les versions reliées ne sortiront pas en 2004, Tonkam a une politique claire vis-à-vis de la viabilité du magazine et le lecteur n’a pas d’inquiétude. Magnolia proposera toujours des titres de qualité et il sera indispensable de l’acheter pour les découvrir.

Pour Shônen Collection, Pika a eu une approche différente, plus axé sur le test de séries en vue de publication en reliés. C’est une sorte de laboratoire, dans lequel Pika teste des œuvres et leur impact sur le public.

Enfin Tokebi Mag fait de la vrai prépublication mais sur des BD coréennes et sur ce point je pense que les lecteurs de manga ont un blocage pour le moment. SEEBD s’est lancé dans une mission de longue haleine mais leur volonté est de fer et ils réussiront à changer les mentalités.

Que pensez-vous de l'exigence de respect du sens de lecture original, de l'utilisation de la couverture originale et du problème des onomatopées qui sont autant d'exigences des fans envers les versions francophones ?

Le respect des œuvres est pour nous une obligation pas une exigence. Nous, et les autres éditeurs de manga, ne sommes que des maisons d’éditions de transit ! En effet, nous ne faisons pas de création, nous véhiculons le message des œuvres en les proposant en version française. Notre rôle est de traduire et adapter (modérément) les textes pour le public français. Maintenant, il faut relativiser la psychose des fans. Parfois, il est possible de tout faire à l’égal des éditions japonaises mais parfois des raisons techniques, ou tout simplement la volonté des éditeurs japonais nous empêchent de publier les œuvres à l’égal des éditions japonaises. Donc tout comme les autres éditeurs sur le marché nous mettront toujours tout en œuvre pour respecter le travail original des auteurs au niveau des couvertures.

Le sens japonais est une chose déjà réglé, puisque nous publierons toujours les titres en sens japonais. Pour les formats c’est la même chose. Et pour les onomatopées nous ne les retoucherons pas par respect des dessins, nous décidons actuellement si nous les traduirons ou non à la manière des éditions Kana / Dargaud.

La demande pour les mangas de type « seinen » augmente, prévoyez vous de satisfaire ce public ?

Effectivement, le « seinen » sera notre activité principale !

Quel est votre programme pour l'année à venir ?

Nous lancerons nos premiers titres, en mars 2004, à raison de 3 titres par mois et à partir de septembre nous sortirons 4 mangas par mois. Notre site ouvrira fin novembre et sera vraiment actif courant décembre avec une volonté clairement affichée de créer une communauté et un vrai dialogue avec les lecteurs avec entre autres des soirées « chat ».

Nous nous attellerons à quelques autres projet, comme l’édition vidéo avec notre label « Eye Catch », qui sortira quelques DVD encore une fois axé sur des œuvres abouties pour public plus mature avec des OAV et films cultes au Japon et encore inédits en France. Nous avons aussi d’autres petits projets pour étendre nos activités mais on vous en reparlera en 2004 !

Merci de nous avoir accordé cette interview

Merci à vous.

Interview des éditions Semic

La tournée des éditeurs continue encore et toujours Cette fois-ci notre interlocuteur se trouve à Paris puisqu'il s'agit des édition Semic plus connue pour ses comics mais qui a publié entre autre un manga de Spawn.

Pourriez-vous nous présenter votre politique éditoriale ?
Bien que plus connu des professionnels et du grand public pour son travail d'adaptation sur les Comics américains, Semic depuis maintenant 4 ans a élargi sa palette de compétences en tant qu'éditeur en proposant des albums cartonnés format Franco-Belge, mais aussi des mangas.
Le groupe Tournon dont nous dépendons est éditeur au sens large (presse et livres) et Semic - plus particulièrement spécialisé en BD - entend être présent sur tous les segments de ce marché, aussi bien dans la presse qu'en librairie.
Le public Comics est il votre cible principal ?
Certaines collections d'ouvrages (Semic Comics, Semic Books et certains Semic Albums) sont effectivement destinées aux amateurs de BD américaine.
En revanche, nous organisons nos collections de manière à ce qu'elles s'adressent aussi bien à des amateurs d'un genre en particulier (c'est le cas de Semic Manga par exemple) ou à un public plus large (Semic Album).
Comment choisissez-vous les titres que vous décidez d'éditer ? Uniquement sur base d'héros connu dans le monde Comics ?
En ce qui concerne le catalogue Semic Manga, nous avons effectivement commencé avec des adaptations qui rappelaient les spécificités "Comics" de Semic, mais à ce jour cette collection - même si elle va continuer à présenter des produits de ce genre (Batman Hong Kong par exemple début 2004) propose également des ouvrages plus "génériques manga" tels que la série Mangaka - qui présente les nouveaux grands artistes du manga - ou "More how to draw Manga" qui sera publié en 2004.
De même, la source coréenne devrait nous permettre de proposer de très bonnes séries aux amateurs de culture BD asiatique dans les mois qui viennent.
Quel est votre programme pour l'année à venir ? (Développement, titres, etc.)
Outre une présence accrue dans le domaine de l'album et du Comics, nous allons intensifier notre présence avec des ouvrages qui s'adressent certes aux "spécialistes" du genre, mais aussi qui ouvrent ces différents genres au grand public. Semic s'est imposé en quelques années comme un label incontournable dans tous les domaines de la BD, quel que soit le genre. Nous allons poursuivre dans cette voie. Merci et rendez-vous dans les librairies et sur les salons où nous nous faisons toujours un plaisir de parler de ce qui va sortir.

Interview de Dominique Véret de Akata

Découvrez les éditions Akata à travers leur directeur éditorial : Dominique Véret. Akata travaille en collaboration avec Delcourt pour la section manga et nous a permis de découvrir certaines perles du Japon comme Fruits Basket ou Saikano, Larme Ultime.

Pourriez-vous nous présenter votre politique éditoriale ?

Tout d’abord, nous ne voulons pas être prisonnier du marché du manga actuel comme le sont beaucoup d’éditeurs. Nous considérons que l’intérêt pour le manga n’appartient pas seulement à la génération qui l’a fait connaître. Nous sommes juste conscients que pourtant cette génération est bien entendue la plus consommatrice de mangas. C’est une réalité que nous cherchons à maîtriser pour la gestion économique de nos titres. À partir de cette considération, nous pouvons être un éditeur libre de son éditorial et entreprendre un travail plus aventureux, plus osé.

Pour ceux qui suivent l’actualité, il est évident que le Japon et l’Asie, la Chine dont nous entendons beaucoup parler en ce moment, vont intervenir de plus en plus dans nos quotidiens. Et pourtant les français ignorent tout de ce qui anime ces cultures. Avec le manga, nous disposons donc d’un formidable média pour rattraper ce retard et faire profiter les jeunes et le grand public d’informations qui leur seront utiles pour agir dans un monde en mutation où notre culture ne sera plus dominante. Notre politique éditoriale vise donc avant tout à faire connaître le Japon comme réalité humaine en éditant des mangas qui ne seraient pas que des produits se ressemblant à l’infini. Nous devons surprendre et amuser en faisant découvrir ce pays.

Cela fait maintenant 1 an que vous êtes arrivés sur le marché. Pourtant, en si peu de temps vous êtes devenus un des éditeurs les plus appréciés, quel bilan en tirez-vous ?

Énormément de stress pour reconstruire rapidement avec les Éditions Delcourt une équipe et un esprit de groupe après avoir fait ce travail avec la création des Éditions Tonkam. Après l’empirisme et le gaspillage de notre aventure Tonkam, nous avons eu la chance avec les Éditions Delcourt de travailler avec des personnes pragmatiques et ouvertes d’esprit. L’univers du manga n’était familier qu’à quelques personnes de l’entreprise même si beaucoup d’auteurs de BD franco-belge en lisaient déjà. Maintenant, le manga fait parti de la famille bande dessinée chez cet éditeur et c’est dans l’ambiance d’un bouillonnement culturel sympathique et prometteur que nous pouvons travailler.

Nous sommes encore loin d’avoir posé toutes les bases de nos ambitions éditoriales, un an c’est court, et il va nous en falloir encore deux pour que soit installé pour longtemps l’originalité du catalogue. Ensuite, on publiera dans la sérénité.

Avec l'arrivée en nombre de nouveaux éditeurs et près de 40% de sortie en plus par mois, d'après vous, le marché résiste-t-il bien ? Augmente-t-il ?

Le marché augmentera pour ceux qui auront réellement quelque chose à exprimer à travers ce travail. Le mercantilisme est une philosophie de plus en plus risquée dans cette activité. Les lecteurs progressent dans leur connaissance et compréhension de la culture japonaise. De plus, il y en a beaucoup qui ont mixé dans leur esprit des aspects des cultures japonaises et françaises. Les responsables éditoriaux et les commerciaux qui n’ont pas su en faire autant ne vont donc plus être performants.

Le grand public va aussi plonger dans le manga. Le sens de l’opportunité de la culture bobo commence à récupérer cette bande dessinée extrême-orientale. Manger bio, parfumer son intérieur à l’encens et lire Tajikarao, Planète, Monster et d’autres titres aussi fort devient in. Le manga va trouver aussi un écho plus favorable auprès des adultes en général. Ces BD stimulent la combativité face au quotidien dans la majorité des cas et elles peuvent remplacer facilement une influence culturelle américaine qui a de moins en moins de sens à proposer. La désinformation sur le manga ne fonctionne plus comme avant.
Notre catalogue a été réfléchi dès le départ pour répondre à l’évolution de l’opinion des adultes sur cette bande dessinée.

Quels seraient, selon vous, vos atouts et aussi vos défauts pour affronter la rude concurrence qui s'annonce ?

Nous n’avons pas le souci de la concurrence. Cette conception des choses n’a pas sa place dans notre travail. Nous avons des responsabilités à assumer face à la société car nos choix peuvent avoir des influences positives ou négatives sur le comportement de beaucoup de gens. Nous préférons considérer que nous allons devoir faire face à une émulation très forte. Mais nous l’avions prévu. Notre défaut serait alors de manquer de pragmatisme, de calme et de discernement. Conscients de ça, on travaille sur nous-même pour ne pas en être victime.

Pensez-vous que la prépublication soit viable en francophonie actuellement ? (Shônen collection, Tokebi mag et bientôt le Magnolia)

C’est risqué mais ça peut marcher. C’est beaucoup de travail, cela demande aussi des équipes soudées et déterminées à faire face à des aventures de longues haleines. Nous préférons en rester à l’édition de titres pour les librairies car c’est là que l’on peut surprendre le plus. Un magazine peut devenir routinier rapidement et dépendre trop d’un seul éditeur japonais ou coréen.

Que pensez-vous de l'exigence du respect du sens de lecture original, de l'utilisation de la couverture originale et du problème des onomatopées qui sont autant d'exigences des fans envers les versions francophones ?

Tout cela est normal. C’est naturel de vouloir lire des mangas dans leur forme originale. Quand avec Tonkam, nous avons publié des titres dans le sens de lecture français c’était des choix stratégiques. Le désir de conquérir un lectorat plus important ou de légitimer l’intérêt des jeunes pour le manga auprès de la presse et de gens qui avaient des préjugés. C’était des sacrifices nécessaires. Je ne me suis jamais intéressé à entrer dans un débat à ce sujet car de toute façon c’est le sens de lecture original qui est le plus populaire. Dans certaines circonstances, il peut-être souhaitable de changer les illustrations des jaquettes car les originales ne sont pas toujours adaptées à notre sensibilité.

La demande pour les mangas de type « seinen » augmente, pensez-vous satisfaire ce public actuellement et que prévoyez-vous pour le futur ?

Nous nous intéressons beaucoup au seinen car il y a maintenant plus à découvrir dans ce genre. C’est aussi plus agréable à éditer car le shônen et le shôjo s’adresse d’abord au Japon aux enfants et au ados. Ils sont finalement très faciles à publier car on sollicite un public sensible aux modes et consommateur. Cela n’empêche qu’il y a des chefs d’œuvre dans le shônen et shôjo.
Avec le seinen, on a la sensation de faire plus un travail d’éditeur car souvent ces mangas sont plus affirmés, réagissent plus fortement à des réalités de société et nous font découvrir l’originalité de la culture japonaise. Cela fait maintenant une quinzaine d’années que beaucoup de jeunes s’intéressent aux mangas. Si ses lecteurs entre 20 et 35 ans ne basculent pas maintenant vers le seinen, il y aura du souci à se faire pour cette génération. A quoi lui aurait servi ses première lectures de manga. Comme au Japon, le shônen et le shôjo vont bien finir par se contenter globalement d’un public de quinze-vingt ans.
La demande augmente dans le seinen mais pour l’instant les ventes ne sont pas aussi fortes que pour les shônen ou shôjo. L’évolution se fait petit à petit. Il faut être plus mûr pour en lire et on dirait que cela fait peur à beaucoup de jeunes adultes. Avec le seinen de toute façon c’est à un public plus large que les lecteurs habituels de manga que nous avons cherché à nous adresser. Et ça, ça commence à marcher. Paradoxalement ce sont les lecteurs de BD franco-belge qui sont en train de s’accaparer du seinen.

Quels titres publiés par un de vos concurrents auriez-vous aimé avoir dans votre catalogue ?

Monster, tout Jiro Taniguchi, Planète et pleins d’autres. Mais je n’en éprouve pas de la frustration. Cela prouve qu’il n’y a pas de concurrence dans le manga. Il y a tellement de mangas intéressants.

Comment choisissez-vous les titres que vous décidez d'éditer ?

On ne regarde pas du tout la copie du voisin. On fait attention aux autres, on les écoute. On lit beaucoup la presse (et surtout pas que manga) pour sentir les tendances, les centres d’intérêt du moment, pour les anticiper. On se laisse envahir par la culture asiatique. On peut ainsi chercher à repérer les questions que d’autres personnes pourraient se poser. Si on peut y répondre avec l’édition d’un manga avant qu’elles n’apparaissent dans leur esprit c’est bien pour eux et le titre plaira. L’important c’est avant tout de toujours pouvoir expliquer pourquoi on choisit un titre. C’est déjà une partie de son succès qui est ainsi assuré. Nous travaillons aussi à plusieurs pour choisir et décider à Akata des titres à publier car il ne serait pas juste d’imposer une seule vision des choses. Et il faut être idéaliste pour bien faire ce travail. Ce n’est pas l’égoïsme qui produit les meilleures idées.

Une politique d’auteurs verra-t-elle le jour comme ce fut le cas pour Tonkam ? Je pense notamment à Saki Hiwatari et Ai Yazawa.

Oui par la force des choses. Comme nous avons d’autres projets en plus du manga, nous devons avoir les moyens économiques de les réaliser. C’est bien d’induire des directions éditoriales ou de faire connaître des auteurs différents mais nous n’envisageons plus de prendre des risques qui profiteraient ensuite à des personnes qui ne mouillent jamais leur chemise dans ce métier. Nous avons fait connaître Ai Yazawa ce qui n’était pas évident au début. On a ensuite tardé à demander les droits de Paradise Kiss. Un autre éditeur les a donc obtenus. Cela ne se reproduira plus dans l’avenir.

Quel est votre programme pour l'année à venir ?

Les titres indiqués à l’avant dernière page du catalogue manga que viennent de publier les Éditions Delcourt. Niraikanai, Beck, Flic de Tokyo entre autres. Nous négocions aussi d’autres titres et il faudra attendre que les éditeurs japonais nous les accordent avant de les annoncer. Nous vous préparons de nombreuses surprises pour 2004.

Merci à Sae Cibot et Dominique Véret

Interview de Benoit Maurer de IMHO

Interview de l'éditeur IMHO avant son lancement. IMHO fait partie des nouveaux arrivants dans le monde du manga, mais celui ci est différent... Pourquoi ? De part ses choix éditoriaux! (J’ai déjà dit ça tiens ^^)

Pourriez-vous nous présenter votre politique éditoriale ?

Si nos premières publications sont dans un premier temps des mangas, IMHO n'est pas pour autant un éditeur spécialisé ni de bandes dessinées japonaises, ni de bandes dessinées tout court. Nous prévoyons dès la première année d'éditer des ouvrages sur le cinéma, ainsi qu'un livre sur l'histoire de la robotique en attendant une exposition photo pour tout début 2005. (Et si tout se passe bien quelques disques de musique électronique !). IMHO est né d'une envie simple : aujourd'hui en France, aucun projet véritablement cohérent d'édition transversale n'existe, chacun des éditeurs se spécialisant dans un genre particulier. Ce que nous souhaitons, c'est donc avant tout créer une plate-forme éditoriale ouverte sur tous les champs de création artistique, capable d'organiser des rencontres entre les différentes disciplines esthétiques et de prendre position par rapport à la production culturelle contemporaine. Un constat que l'on retrouve déjà chez de nombreux artistes qui ne se limitent plus à un seul médium: ils explorent plusieurs domaines, et écrivent aussi bien pour le jeu vidéo que pour la bande dessinée, le cinéma ou la télévision... Concernant les mangas, la politique éditoriale est là aussi très claire : uniquement des titres adultes. Tout simplement parce que hors les shônen et shôjo classiques disponibles partout en France, il est difficile de trouver des titres destinés à un public plus âgé ou plus adulte, qui abordent des problèmes différents des éternels récits d'initiation et autres questionnements adolescents. Dans tous les cas, nous privilégierons les titres originaux graphiquement et scénaristiquement (pour la plupart des histoires complètes en un seul volume), doté d'une identité et d'une personnalité très fortes.

Le nombre de titres publiés par mois a augmenté de près de 40% en 1 an, ne pensez-vous pas arriver trop tard ? N’avez-vous pas peur de la saturation du marché que tant de fans redoutent ?

Tout dépend comment les éditeurs réagiront. S'ils se limitent à sortir le dix-millième clone de Kenshin ou de Card Captor Sakura, ou le énième shônen mille fois rebattus, forcément, il y aura saturation car les lecteurs n'auront guère le choix et se lasseront. Au contraire, si le manga trouve véritablement sa place dans le monde de l'édition française, il y aura matière à des choix éditoriaux beaucoup plus audacieux comme ont pu le commencer les Éditions Delcourt avec Akata. L'idée n'est pas bien sûr de déverser en France tous les mangas sortis au Japon. Cela n'a aucun intérêt. Le projet serait plutôt de donner accès au lecteur à des titres ou à des genres de bandes dessinées qui n'ont pas encore été tentées en France pour des raisons X ou Y.

En tant que nouvel éditeur, que pensez-vous apporter de plus que vos concurrents déjà implantés sur ce marché ?

L'originalité et la force des titres. Par exemple, le premier livre à paraître (Cinderalla de Junko Mizuno, en mars 2004 si tout se passe bien) revisite à sa manière Cendrillon. Les dessins sont un mélange étrange et très décalé entre Super Nana et Hello Kitty, mais le tout sous acide, l'auteur avouant un amour immodéré pour le mignon étrange, et un goût prononcé pour les situations un rien morbides. Pour les titres suivants, il s'agit plutôt de mangas d'horreur violents et macabres, très noirs.

Comment choisissez-vous les titres que vous décidez d'éditer ?

En ce qu'ils représentent un aspect particulier et novateur dans leur domaine. Dans leur manière aussi d'aborder leur champ artistique et les propositions qui en résultent. Et surtout par le plaisir qu'ils me procurent à leur lecture !

Pensez-vous que la prépublication soit viable en francophonie actuellement ? (Shônen collection, Tokebi mag et maintenant Magnolia)

Viable économiquement ou éditorialement ? Même si la qualité n'était toujours pas au rendez-vous, j'aime bien l'idée de Coyote Mag d'offrir à de jeunes dessinateurs l'opportunité de faire leur preuves en situation réelle.

Que pensez-vous de l'exigence de respect du sens de lecture original, de l'utilisation de la couverture originale et du problème des onomatopées qui sont autant d'exigences des fans envers les versions francophones ?

Pour ce qui est de la couverture, je n'y accorde aucune importance pourvu qu'elle soit belle ! Pour le respect du sens de lecture original et les onomatopées, tout dépend de l'auteur. Par exemple sur Cinderalla, Junko Mizuno n'aimait pas du tout l'édition japonaise qu'elle trouvait trop propre par rapport à son histoire (beau papier blanc, couverture stylisée, et couleurs léchées). Du coup, elle a décidé de retravailler tous ses dessins pour l'édition américaine, a choisi ses propres couleurs, et a exigé un papier de mauvaise qualité, un peu jaunâtre pour jouer sur les effets de transparence entre les pages. Elle a aussi recréé toutes les onomatopées, ce qui a demandé un travail considérable. Pour l'édition française, elle a demandé exactement la même chose: sens de lecture occidental, papier de moins bonne qualité. Mais il s'agit à vrai dire d'une situation assez exceptionnelle où l'auteur a eu le temps de travailler sur l'édition internationale de ses œuvres.

La demande pour les mangas de type « seinen » augmente, prévoyez vous de satisfaire ce public ?

Pourquoi pas. Tout dépend des titres.

Quel est votre programme pour l'année à venir ?

Aujourd'hui, un seul livre est prévu : Cinderalla en mars 2004, puis un livre tous les deux-trois mois (toujours des histoires complètes). A priori, il y aura les autres oeuvres de Junko Mizuno : Hansel & Gretel, puis La Petite Sirène. Le reste est encore secret !

Interview des éditions Muteki

Projet d’interviews d’éditeurs de mangas en France et en Belgique. Ce projet a pour but d’obtenir des réactions et une certaine transparence des éditeurs sur le marché actuel. L'interview se compose de deux parties : des questions identiques pour tous les éditeurs et quelques questions spécifique à l'éditeur interviewé. Pour commencer, voici Muteki futur éditeur sur le marché, pour cela, aller dans la partie dossier. L’éditeur Asuka sera le suivant :)

Pourriez-vous nous présenter votre politique éditoriale ?

En tant que nouvelle maison d'édition, nos ambitions sont nombreuses...

La principale : faire parvenir entre les mains des lecteurs le manga tel que le mangaka l'a imaginé, conçu et présenté. Voilà pourquoi nous tendrons toujours à nous rapprocher le plus possible de l'œuvre originale (sens de lecture, jaquette, qualité, respect des noms des personnages etc... ). Nous sommes avant tout des fans de manga comme eux... Les éditions Muteki, c'est découvrir le manga comme les fans aiment le voir. Un état d'esprit basé sur un axe essentiel : "la qualité".

Le nombre de titres publiés par mois a augmenté de près de 40% en 1 an, ne pensez-vous pas arriver trop tard ?
L’édition de manga est intemporelle, "la qualité" voilà notre état d'esprit, tous nos lecteurs le constateront au fil des mois. L’édition est en perpétuel renouvellement et notre arrivée provoquera des émules et nous l'ésperons un vrai positionnement favorable à la croissance dès 2004...
N'avez-vous pas peur de la saturation du marché que tant de fans redoutent ?

Non, car le milieu éditorial comprend dès à présent la nécessité de publier de façon plus concise et raisonnable. Le panel de manga est extrêmement large et nous ne pourrons qu'élargir bénéfiquement ce monde où le manga francophone a maintenant sa place. De plus, pour nous, le manga est un art. Pensez-vous pouvoir demander : « Ne pensez-vous pas qu’il y ait trop de romans sur le marché ? »... Non, chaque manga est différent, chacun apporte un monde et des émotions qui lui sont propres, il n'y a donc aucune raison de s'inquiéter.

En tant que nouvel éditeur, que pensez-vous apporter de plus que vos concurrents déjà implantés sur ce marché ?

Premièrement, nous aurons comme chaque maison d’édition nos propres titres, nous ferons découvrir des mangas que d’autres éditeurs n’auraient peut-être pas sorti. La France ne développe actuellement que 10% de toutes les richesses et diversités culturelles manga déjà présentes au Japon. Nous pouvons donc beaucoup apporter aux lecteurs... Ce que nous allons offrir d'autre part c'est une baisse des prix à moyen terme pour que le manga soit plus accessible à toutes les bourses. Un coup de frein positif à une inflation trop peu justifiée. En tout cas, l'année 2004, sera marquée par un tonus tarifaire chez Muteki, avec une fréquence de parution respectable.

Comment choisissez-vous les titres que vous décidez d'éditer ?

Etudes de marché (études des tendances actuelles), sondages à l'année sur tous les festivals et autres conventions dédiées au mangas en France, et bien sur les forums Web. Bref, tous cela est un travail de par notre expérience dans le milieu de la japanim' et du fanzinat. De plus, notre équipe en France et notre attaché de presse au Japon s'en charge quotidiennement pour tenter de trouver et de vous apporter les hits de demain...

Pensez-vous que la prépublication soit viable en francophonie actuellement ? (Shônen collection, Tokebi mag et bientôt le Magnolia)

Oui très viable, ce projet anime même de plus en plus d'éditeurs. Cela éviterait déjà trop d'éditions manga parachutés qui, après coup, n'auraient peut-être pas eu le succès escompté. Grâce aussi à ce test Shonen/Shojo, les prépublications lanceront peut-être une nouvelle fraicheur dans l'édition. L'occasion aussi d'avoir confirmation de titres qui génèrent une vraie popularité et éditer peut-être la série par la suite... L'effluve des prépublications, c'est l'un des meilleur support de découverte à faible coût pour tous... Si nous en ferons partie ? bonne question !

Que pensez-vous de l'exigence de respect du sens de lecture original, de l'utilisation de la couverture originale et du problème des onomatopées qui sont autant d'exigences des fans envers les versions francophones ?

Toutes ces exigences sont assez compréhensibles et fortement prises en compte par nos éditions. Nous souhaitons également qu'elles soient ainsi conformes à l'original, au format prêt. N'est-ce pas le but majeur et une forme de respect envers l’auteur ? Les lecteurs sont aux premières loges, ils connaissent maintenant le vrai sens du mot manga, des œuvres uniques qui n'ont d’ailleurs aucune raison d'être modifiées de façon exagérée. L'exemple parfait est celui d'un tableau français dans un musée japonais, imaginez qu’ils y rajoutent une touche de peinture « sumi e » pour que les visiteurs comprennent mieux l’œuvre. Notre rôle est avant tous de respecter au mieux son cadre, l'harmonie des éclairages, l'ambiance sur son lieu d'exposition, pour que les visiteurs l'apprécient au mieux. Ce respect du manga est aussi le respect du lecteur, les éditions Muteki l'ont bien compris et nous resterons fidèles à cette façon de penser...

La demande pour les mangas de type "seinen" augmente, prévoyez vous de satisfaire ce public ?

Nous tenterons de publier dans tous les genres etle seinen aura aussi sa place. Nous pensons que diversité est synonyme de viabilité et nous souhaitons toucher un large public, pour que chaque lecteur trouve son compte dans le panel Muteki. Nous ne pouvons pas imaginer que le manga se cantonne à un seul style, il y en aura pour tout le monde, homme ou femme de 7 à 77 ans.

Quel est votre programme pour l'année à venir ?

L'alternance chaque mois des deux titres déjà présents, La plume de Feu et Girl Saurus. Dès avril 2004 viendront les rejoindre d'autres titres originaux qui n'ont jusqu'à présent pas encore bénéficiés de créneaux propres. Pour les titres phares nous annonçons aussi la venus d'un "oldies" et d'un shônen très attendu qui marqueront certainement l'année 2004.

Retrouvez cette interview dans la rubrique FAQ du site de Muteki, qui ouvrira ses portes ce mercredi 26 Novembre 2003.

3e Festival Delcourt

Ce week-end se tenait, peut-être, la seule convention manga de l'automne sur Paris en attendant une éventuelle confirmation d'un cartoonist.

Bien que le salon s'étende en réalité sur 3 jours, seuls deux nous intéressent : samedi et dimanche, jours où s'est déroulée la seconde édition du "Harajuku à Bercy", orchestrée par Akata, le pendant manga des éditions Delcourt.

Côté Stand

Organisé dans le jardin de Bercy, juste à côté du complexe UGC Ciné-cité et du Bercy Village, le salon était libre d'accès et proposait aux visiteurs quelques distractions dans une ambiance bon-enfant. Japan Vibes diffusait de la J-Pop tandis que quelques stands fanzines et quelques stands pro (Akata & Japan Vibes grosso modo) se partageaient l'espace du parc autour de l'étang à la japonaise. Ainsi, on retrouvait des habitués des conventions comme Benbao, Nekomix ou Ikki... l'occasion de revoir des gens qu'on apprécie en attendant l'EPITA 2004 (à moins que vous ne puissiez aller à Japanim Spirit !).

Côté Animation

Sans prétention aucune, ce week-end se plaçait sous le signe de la bonne humeur et proposait donc son lot d'animation pour passer un bon moment. C'était donc l'occasion rêvée pour participer au concours de dessin nekomix ou aux qualifications de J-popstars. Plus tard, le samedi fut l'heure du sacro-saint Cosplay ! Comme quoi plus aucun événement ne s'organise plus sans qu'on y ait droit ! M'enfin, c'était plutôt sympa. Akata ayant lié quelques partenariat (a priori) pour le week end, des "artistes martiaux" (chouette néologisme, hein ?! ) nous ont gratifié de quelques chorégraphies bien senties et du plus bel effet.

Côté Invité

Le changement cette année tient principalement en un événement : Akata a réussi à faire déplacer du Japon un de ses auteurs vedette : Yoshinori Natsume, auteur de Togari (8 volumes, le 7 vient de sortir !). Et cet homme, très gentil au demeurant, s'est volontiers prêté au jeu des dédicaces, acceptant même de faire des dessins sur papier ! Que du bonheur !

Conclusion

Ne crachons pas dans la soupe, ce festival était plutôt réussi. Le beau temps était de la partie ! Aussi, passer le week end dans un parc entre fans de manga à écouter de la J-pop... difficile de ne pas être conquis. Ajoutez à ça, un auteur en dédicace et, pour les fanzines, un stand à même pas 20 euros (18 je crois)... Sans atteindre les sommets d'un Japan Expo, le festival Delcourt réussit très bien dans son genre et gagne son pari ! Allez, rendez-vous l'année prochaine avec l'auteur de Saikano (ce serait bien !).

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