Rencontre avec Andy Seto

Bonjour, ici Uriel, envoyé spécial de Mangavore dans les locaux de Tonkam à Montreuil pour aller interviewer Andy Seto, auteur de King of Fighters Zillion et Cyber Weapon Z. J'y suis allé accompagné de mon fidèle photographe, Sithlord. Nous avons donc mené cette interview avec Andy Seto (évidemment), Sally qui s'occupe des relations avec l'auteur et la présence discrète de Mme Seto (eh oui les filles, pas la peine de courir après, il est marié !)

Monsieur Seto, le manga chinois est encore peu connu en France, quel effet cela vous fait-il d'être en quelque sorte son porte-étendard ici ?

Eh bien, en fait, je fais deux types de mangas, des mangas typiques de Hong-Kong et d'autres plutôt réservés au marché international. Malheureusement, ce que les français préfèrent c'est évidemment ce dernier type de mangas. Je ne représente donc pas vraiment le manga Hong-Kong car ce qui a été traduit n'est pas typique de ce qui se fait.

Dans ce cas qu'appelleriez-vous un manga typique de Hong-Kong par rapport à ce que vous faites ?

En Chine, les mangas que l'on préfère sont ceux où il y a beaucoup de combats, de kung-fu. Avec Cyber Weapon Z, même s'il y a tout de même beaucoup d'action, j'ai essayé de me démarquer de la production habituelle.

Quel a été votre parcours jusqu'à Cyber Weapon Z, qui est le premier manga de vous que nous connaissions ?

J'ai commencé à travailler à 17 ans en tant qu'assistant puis j'ai travaillé comme auteur sur quelques mangas HK. J'ai fait Cyber Weapon Z pour le plaisir, en travaillant pendant un an sur le premier tome tout en continuant mon vrai travail à côté.

Quelles ont été vos principales influences graphiquement et scénaristiquement ?

Mon auteur préféré est Yasuhiko, je suis d'ailleurs très ami avec lui. Depuis tout petit j'adore les dessins animés et lui a réussi à rentrer dans cette industrie. J'espère pouvoir bientôt travailler avec lui.

Selon vous, quels sont les avantages des mangas chinois par rapport aux japonais ?

Pour moi, les scénarios japonais sont meilleurs, mais les mangas chinois sont beaucoup plus beaux, beaucoup plus travaillés visuellement. Nous avons été les premiers à utiliser la couleur et nous savons beaucoup mieux l'appliquer.

On peut aimer la bande dessinée sans en faire son métier, qu'est-ce qui vous a décidé à devenir dessinateur ?

Depuis que je suis tout petit j'aime bien dessiner, et après l'école il a fallu que je cherche un travail, comme tout le monde (rires). Et c'est grâce au frère d'un de mes copains, qui est dessinateur, que j'ai pu commencé à travailler dans ce domaine.

Dans Cyber Weapon Z vous présentez des jeunes gens qui arrivent à dépasser leurs limites grâce aux arts martiaux, une philosophie de l'esprit qui s'améliore par le développement du corps. Est-ce une philosophie de vie que vous préconisez ?

Les arts martiaux ne sont qu'un moyen, selon moi il faut toujours chercher à dépasser ses limites, quoi qu'il arrive. Pour ma part, j'essaie toujours de m'améliorer au fur et à mesure de mes mangas. Je considère King of Fighters comme beaucoup plus abouti que Cyber Weapon Z, et Tigre et Dragon est encore à un autre niveau. Il faut toujours avancer pour pouvoir faire mieux.

Vous faites beaucoup de mangas basés sur les arts martiaux, êtes-vous vous-même pratiquant ?

Non, ma passion vient plutôt des films et des livres. Je préfère visualiser les mouvements plutôt que les pratiquer (rires). J'aime aussi beaucoup regarder la gymnastique.

La fin de Cyber Weapon Z laisse présager qu'il y aura une seconde époque. Est-ce dans vos projets immédiats ?

Quand j'ai fait la première époque de Cyber Weapon Z, je travaillais pour une maison d'édition. J'avais déjà commencé la deuxième saison quand je suis parti en 1998 pour monter ma propre société, mais à ce moment j'ai donc eu beaucoup de travail et quand j'ai voulu reprendre je n'étais plus content du tout de ce que j'avais fait. Je prévois donc de les refaire un jour, car je ne veux pas que les français voient cette version. (rires)

On vient de voir King of Fighters Zillion en avant-première à Cartoonist, qu'est-ce qui vous a attiré dans l'univers SNK ?

En fait, c'est un peu par hasard. Le travail d'un de mes copains est de conseiller les japonais au niveau des dessinateurs chinois, et il trouvait que mon travail était exactement ce qu'il fallait à SNK. Et étant donné que je suis un grand fan de KOF, j'ai accepté tout de suite.

Dans King of Fighters Zillion, vous écrivez une histoire qui se passe pendant l'année 1998, qui est en quelque sorte "libre" au niveau de la storyline officielle. Est-ce un choix délibéré ?

C'est beaucoup plus simple que ça. Étant donné que l'on était en 1998, les japonais de SNK m'ont imposé d'écrire une histoire sur cette période là. Il faut savoir que quand je travaille avec un partenaire comme SNK, je suis beaucoup moins libre de mes choix, je dois d'abord avoir leur accord avant de faire quelque chose.

Justement, aprés avoir écrit sur cette année 1998 sur laquelle vous aviez tout de même beaucoup de libertés scénaristiques, comment celà s'est-il passé quand vous avez écrit King of Fighters 99, année pour laquelle les possibilités sont beaucoup plus restreintes ?

Ca a été très difficile, j'ai passé beaucoup de temps à discuter avec les japonais car je n'avais évidemment pas le droit de dévier de l'histoire officielle. A cause de cela, je n'ai d'ailleurs pas forcément eu tout le temps que j'aurais voulu pour dessiner.

Vous avez déjà fait King of Fighters Zillion, 99, 2000 et 0X. N'avez-vous pas peur d'être étiqueté "mangaka SNK" aprés tout ça ?

C'est pour éviter cela que j'ai décidé de laisser le flambeau à d'autres (NDU : Yong Ren et Cai Yin Dong pour le 2001). Je ne voulais pas faire ça toute ma vie, j'ai plein d'autres projets en tête que je voudrais réaliser.

Andy Seto & Uriel

Sinon, selon vous, quels sont les personnages les plus intéressants graphiquement dans l'univers King of Fighters ?

(NdU : là il y a une phase de recherches dans mon art-book étant donné que les noms chinois sont différents des noms japonais ^^') J'aime beaucoup Iori et Kyo, mais également Blue Mary et Mai Shiranui (NDU : mais quel mâle normalement constitué pourrait ne pas aimer Mai ? ^^)

Une question toute bête, êtes-vous vous-même joueur de KOF ? (NdU : ouais, je me fais plaisir, j'ai envie de savoir !)

Pendant quelque temps, oui. Mais tous mes amis avaient commencé bien avant moi et je n'arrivais jamais à les battre, alors j'ai fini par arrêter ! (rires)

Je connais le problème ! T_T
Est-ce que vous aimez la bande dessinée française ?

Pour l'instant, avec le salon et les dédicaces, je n'ai pas encore vraiment eu le temps d'aller regarder, mais je vais essayer d'aller fouiller un peu demain. (NDU : courez à Gibert Joseph les gars, vous allez peut-être le voir là-bas ! ^^) Mais je trouve que par rapport au manga il y a beaucoup plus de styles différents, et mon dessinateur préféré pour l'instant est Moebius.

Et comment avez-vous trouvé l'accueil des fans français cette année par rapport aux fois précédentes ?

Ils sont beaucoup plus jeunes ! La dernière fois que je suis venu il y avait beaucoup de personnes qui avaient autour de la trentaine d'années. Il y avait même un fan de plus de 60 ans ! Mais cette fois il n'y avait presque que des jeunes. Et surtout il y avait beaucoup plus de filles ! (rires)

Votre tout dernier manga est Tigre et Dragon, avez-vous déjà des nouveaux projets en tête ?

Il faut savoir que Tigre et Dragon est à la base un roman en cinq parties. Ce que je suis en train de faire correspond à la première partie, la jeunesse des personnages principaux du film, qui correspond lui à la deuxième partie. Mais j'ai déjà entamé les recherches pour la deuxième partie, qui est donc mon prochain projet.

Eh bien voilà, merci beaucoup de m'avoir accordé de votre temps.

Merci à vous.

Après cela nous avons pu voir le maître travailler sur un dessin de Iori.

Après renseignements, nous avons également appris que Tigre et Dragon était déjà acheté par un éditeur américain, alors si vous êtes intéressés faites des recherches. ^^

Conférence de presse avec Kosuke Fujishima

Alors que la veille avait lieu une conférence de presse publique avec l'auteur de Ah! My Goddess, Samedi les journaliste profitaient d'un rendez-vous plus intimiste avec le prestigieux mangaka. Entouré d'une quinzaine de reporters (dont votre serviteur), M. Fujishima a accepté de répondre à quelques questions. Cependant, les problèmes d'organisation ont fait que ce rendez-vous a commencé en retard et surtout, nous nous trouvions dans une salle juste au dessus du "parc" où étaient "entreposés les cosplayers en attendant leur tour... Résultat, un bruit de fond perpétuel fatiguant qui nous a compliqué la tâche... Je plains ceux qui avaient un dictaphone finalement !

Pour ma part, muni de papier, d'un stylo, d'une main supersonique et d'une bonne dose de patience, je vous ai préparé une retranscription de cette conférence... Enjoy !

Que pensez-vous du manga en France ?

K.F. : Je ne pensais vraiment pas qu'un événement comme Cartoonist puisse avoir lieu en France et réunir autant de monde autour du manga. J'ai été invité en France pour rencontrer des fans, c'est donc l'occasion de découvrir l'ampleur du phénomène.

Avez-vous une idée du succès de vos oeuvres en France ?

K.F. : J'ai croisé beaucoup de cosplayers depuis mon arrivée, et il n'y a pas beaucoup de costumes inspirés de mes mangas. J'ai donc du mal à me rendre compte.

Face à la somme et au rythme de travail demandé à un mangaka, comment arrive-t-on à se renouveler dans ses mangas ?

K.F. : On réfléchit en travaillant, en dessinnant, en prenant son bain, ...

Vous arrive-t-il d'avoir des "passages à vide" et d'avoir du mal à trouver des idées ? Dans ce cas, demandez-vous de l'aide à vos assistants ?

K.F. : Il m'est déjà arrivé d'avoir du mal à trouver des idées mais je n'ai jamais demandé d'aide à mes assitants !

Comment répartissez-vous le travail avec vos assistants ?

K.F. : Cela change tout le temps. Cela dépend principalement de leur disponibilité.

Certains assistants ont-il déjà entamé une carrière solo ?

K.F. : Oui, un. Mais je ne me souviens pas de son pseudonyme de mangaka.

Comment s'est déroulé le travail sur votre premier D.A. ?

K.F. : Sur le "tournage" des OAVs de Ah! My Goddess, j'ai rencontré une doubleuse qui adorait le piano, après avoir discuté avec elle c'est ainsi qu'est né le projet.

Vous arrive-t-il d'évoquer vos passions dans vos mangas ?

K.F. : Oui, c'est comme ça depuis le début.

Comment ressentez-vous l'impact du public, japonais ou non, vis-à-vis de vos œuvres ?

K.F. : La façon la plus simple que j'ai de ressentir ce phénomène c'est quand mes mangas sont en rupture de stocks. (rires)

Dans vos mangas, il y a toujours des personnages très "kawaii". D'où vient cette influence ?

K.F. : Depuis très longtemps, je lis des mangas avec des personnages "kawaii". Encore maintenant, ce qui attire principalement mon attention dans un dessin, ce sont les presonnages "kawaii". C'est probablement ce qui influence mon travail.

Quand, à force de travailler, on n'a plus d'idées, comment fait-on ?

K.F. : Dans c'est moments, c'est vraiment très dur. Je prie les "Dieux des mangas" de m'envoyer une idée et quand ça marche et qu'une idée arrive, c'est un moment de pur bonheur.

Le dieu du manga "Tezuka" ?

K.F. : (rires) Pas seulement.

Avez-vous vu les versions françaises de vos mangas ? Qu'en pensez-vous ?

K.F. : J'ai consulté l'édition française de mes oeuvres. Actuellement, mes mangas sont édités en sens européen, de gauche à droite. J'aimerais beaucoup que cela change rapidement pour qu'ils soient édités en sens japonais.

Lisez-vous d'autres mangas que les vôtres ?

K.F. : J'aime beaucoup les mangas de Masato Soda en ce moment. Sinon, je lis beaucoup d'oeuvres de Leiji Matsumoto, il est la raison pour laquelle j'ai voulu devenir mangaka.

[NdS: c'est ma question ! ^^] Vous êtes mangaka à succès, character designer sur des animés mais aussi character designer de Sakura Taisen, une des saga de jeux vidéos les plus célèbres au Japon. Ces divers aspects de votre travail ont-ils tous la même importance ou certains sont-ils prépondérants pour vous ?

K.F. : Lorsque je travaille sur plusieurs projets, ils ont tous la même importance et je travaille sérieusement sur tous. Mais je suis mangaka avant tout et rien ne pourrait me faire arrêter ce métier.

Que pensez-vous du public français ?

K.F. : C'est un public passionné qui n'hésite pas à dire quand il aime un manga.

Comment s'est déroulé votre travail sur Sakura Taisen ? Avez-vous déjà joué au jeu ? Si oui, quel est votre personnage préféré ?

K.F. : J'ai effectivement déjà joué à Sakura Taisen. Mon personnage favori est Erika. Je connaissais le mecha designer de la série et quand le PDG de la société a décidé de lancer le projet Sakura Taisen, il lui a demandé si Kyosuke Fujishima accepterait d'être character designer pour la série. Comme le projet m'intéressait, j'ai accepté.

Sur quels autres projets aimeriez-vous travailler ?

K.F. : Si j'avais du temps de libre, j'aimerais travailler sur beaucoup d'autres projets.

Pas de projet en particulier ?

K.F. : J'aimerais travailler sur une série du studio GAINAX mais ce n'est malheureusement pas en projet.

Sakura Taisen 3 ~ Paris Brûle-t-il ? ~ se déroule en France. Maintenant que vous y êtes, voyez-vous des choses qui changent pour vous ?

K.F. : Je ne m'occupe que du character design dans la série. Je n'ai pas mon mot à dire concernant l'architecture.

Pourtant, dans un cabaret, les danseuses sont affublées de costumes étranges.

K.F. : Je n'ai pas la responsabilité des costumes, il est donc très difficile de dire "j'aimerais que ce soit comme ceci plutôt que comme cela." J'ai de réelles contraintes. Par exemple, il y a un personnage qui porte une tenue de religieuse rouge. Etant donné que cela n'existe pas, je ne voulais pas le faire mais la maison d'édition a insisté.

En France, Ah! My Goddess et You're Under Arrest marchent bien. Après cette visite, quels autres titres envisageriez-vous pour la France ?

K.F. : Je n'y ai pas réfléchi. En revanche, j'en viens à me dire que ce qui plaît au public japonais peut plaire au public français. Je vais donc continuer à travailler comme je l'ai toujours fait.

La mise en scène de vos mangas est très filmique, comptez-vous passer un jour à la mise en scène ?
Les OAVs de Ah! My Goddess ont-elles influencé le design du manga ?

K.F. : La réalisation d'un anime est quelquechose de très difficile et je ne pense pas en être capable. Maintenant, si l'occasion se présentait, pourquoi pas.
En discutant avec le réalisateur des OAVs, il a pris des éléments du manga et j'ai pris des éléments des OAVs. C'est une méthode de travail idéale.

C'est vrai que l'ensemble est très cohérent.

K.F. : Oui, le réalisateur des OAVs n'hésitait pas à me rendre visite pour voir comment je travaillais.

Avez-vous un droit de regard sur ces adaptations animes de vos œuvres ?

K.F. : Je n'aime pas entrer en conflit avec les gens et dire "Cela doit disparaître." ou "Ce n'est pas bien." mais il y a toujours eu discussion sur les points sensibles.

Pourquoi les personnages ont-ils tendance à s'arrondir dans Ah! My Goddess ?

K.F. : Bonne question ! Ca fait peut-être partie de l'évolution de mon trait.

Peut-on bientôt envisager la fin de Ah! My Goddess ?

K.F. : Huuum. Cette série va encore continuer un moment.

Merci M. Fujishima.

K.F. : Je vous en prie.

28e FIBD - Forum avec 3 mangakas

Le 28e Festival International de la Bande Dessinée consacrait le Japon, patrie du manga avec un espace dédié et des évènements particuliers comme la venue d'auteurs Nippons. Un des évènements de ce "mini comicket" était la possibilité, via un forum, de s'adresser à nos idoles (en l'occurrence Yuu Watase, Masakazu Katsura et Tsutomu Nihei) afin de leur poser toutes les questions qui nous passaient par l'esprit !!

ATTENTION !! CECI N'EST QU'UNE RETRANSCRIPTION DES PROPOS QUI SE SONT ÉCHANGÉS LORS DU FORUM À PARTIR DES NOTES QUE J'AI PU PRENDRE, IL SE PEUT QUE QUELQUES ERREURS D'INTERPRÉTATION OU QUELQUES INEXACTITUDES SE SOIENT MALENCONTREUSEMENT GLISSÉES DANS CE DOSSIER.

Les invités
  • Tomoko Yamada, "chercheur en mangas", a réalisé l'étude sur le shojo manga qu'on pouvait admirer à Angoulême !
  • Yuu Watase, mangaka. Auteur de Fushigi Yugi et Ayashi no Ceres parus en France chez Tonkam.
  • Sanosuke Natsume, mangaka mais aussi et surtout critique de manga, a réalisé l'étude sur le manga que l'on pouvait admirer à Angoulême qui est la même que celle exposée à la Maison de la Culture du Japon.
  • Tsutomu Nihei, mangaka. Auteur de Blame.
  • Masakazu Katsura, mangaka. Auteur de VGA, Wingman et I's entre autres.
  • Yves Schlirf, responsable de Kana chez Dargaud
Le forum

L'ambiance était plutôt bonne, le public nombreux et lorsque les mangakas sont arrivés ils ont eu droit à un accueil chaleureux. Accueil qui a entre autre étonné Katsura puisque, comme il l'expliquait, au Japon, le public est loin d'être aussi expressif. Cette remarque est vraiment surprenante, surtout quand on se souvient des supporters Japonais lors de la coupe du monde !! Côté insolite, on a vu Nihei prendre des photos du public en train de prendre les mangakas en photos !

Les questions

La première question est une question de Monsieur Schlirf tandis que les suivantes viennent du public.

Pourriez-vous envisager de travailler avec des scénaristes ou des dessinateurs européens ou américains ?

T.N. : Oui, avec Bilal !

M.K. : Je suis mauvais en langues vivantes et je n'y avais jamais réfléchis mais pourquoi pas. Si on me propose un projet de cette nature et que j'ai le soutien du public, ce serait envisageable.

Y.W. : Moi non plus je ne suis pas très douée pour les langues étrangères, mais cela pourrait être une expérience intéressante. Néanmoins, je fais du shojo, c'est un style particulier et tant que mon style plait au public...

Akira Toriyama et Tsukasa Hojo parlent souvent de leurs rapports conflictuels avec leur éditeur à cause des délais, qu'en pensez-vous ?

M.K. : Effectivement, les délais de production sont très serrés et on va plutôt à contre sens du progrès. On travaille encore à la main avec beaucoup d'assistants là ou on pourrait utiliser l'ordinateur et aller bien plus vite !

Monsieur Katsura, sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Actuellement je ne travaille sur aucun projet !

Mademoiselle Watase, Nous sommes nombreux à penser que Fushigi Yugi aurait du s'arrêter au volume 13. Pourquoi avoir continué ?

Au départ, j'avais prévu de finir la série au volume 13. Cependant, à cause de son succès, on m'a demandé de rallonger le manga mais vous pouvez considérer que le manga s'arrête au volume 13 et que la suite est une histoire différente !

Monsieur Katsura, quel est le personnage que vous préférez parmi tous ceux que vous avez créés ?

Zetman.

Mademoiselle Watase, Monsieur Katsura, êtes-vous satisfaits de la manière dont vos œuvres ont été adaptées en série ?

Y.W. : Je considère mon manga et son adaptation comme 2 œuvres totalement différentes. Néanmoins, je trouve intéressant de retrouver mes personnages ou mes idées dans ces séries.

M.K. : Quelque part, je suis plutôt insatisfait, je préfère que vous consultiez l'œuvre originale !!

Monsieur Katsura, Pourquoi avoir travaillé sur Iria ?

Le réalisateur était mon sempai aussi comme nous nous entendions bien, lorsqu'il m'a demandé, j'ai accepté !

À quel âge avez-vous commencé à dessiner des mangas et à quel âge avez-vous commencé à être publié ?

M.K. : J'ai commencé à dessiner des mangas en primaire et j'étais publié dans le journal de l'école !

T.N. : Je ne me souviens plus de ce que je faisais à l'école mais je dessine des mangas depuis l'âge de 20 ans et suis publié depuis l'âge de 25 ans.

Y.W. ; Je "gribouille" depuis que j'ai 2-3 ans, je dessines des mangas depuis mes 5-6 ans et je suis publiée depuis que j'ai 18 ans !

Un français peut-il devenir mangaka au Japon ?

Melle Yalauchi, éditrice de Yuu Watase : C'est tout à fait possible, nous avons déjà des mangakas chinois et coréen. Alors, pourquoi pas des mangakas français, il faut simplement parler japonais couramment !

Pensez-vous que la traduction et l'adaptation de vos œuvres dans des langues étrangères puissent entrainer une perte au niveau de sens ?

M.K. : Oui, il y a surement une perte. Il y a des ambiances que l'on ne peut traduire, particulièrement dans les affaires de cœur !

Tonkam : Pour les traductions nous cherchons du personnel qualifié et motivé. Ensuite, chez Tonkam, nous travaillons en 2 étapes :
1/ Traduction brute du texte d'origine.
2/ Adaptation du texte, c'est alors plus une affaire de sensibilité que de sémantique.

Kana : En effet, lorsque nous travaillons, nous cherchons à respecter au maximum l'esprit original même s'il peut arriver d'avoir des problèmes !

Monsieur Nihei, l'univers de Blame est particulier. Pensez-vous qu'on le retrouve dans d'autres de vos mangas ou chez d'autres mangakas ?

Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de mangas comme Blame puisque j'ai essayé d'être original en l'écrivant !

Quel auteur ou œuvre aimeriez vous présenter ?

Y.W. : En ce moment, j'aime bien One Piece !

M.K. : Je ne lis pas beaucoup de mangas aussi je ne sais pas quoi répondre !

T.N. : . . .

Mademoiselle Watase fait du shojo qui plait aux garçons. Monsieur Katsura fait du shonen qui plait aux filles. Pensez-vous que dans l'avenir ce genre de constatations puissent influencer votre travail ?

Y.W. : Même si je fais du shojo, c'est surtout un moyen de classer mes œuvres car voyez-vous, j'ai grandi en regardant des dessins animés de styles très différents à la télévision. Aussi, je n'hésite pas à mettre de l'action ou de l'aventure dans mes mangas. Le principal étant que le public apprécie mon travail !

M.K. : Bien que je sois publié dans le magazine Weekly Shonen Jump au Japon, les filles font partie du public qui lit mon travail. Aussi, je ne suis pas surpris que ce soit la même situation à l'étranger. Vous savez, j'écris des histoires d'amour, cela concerne autant les filles que les garçons !

T.N. : Pour l'instant je n'ai écris qu'un seul manga. Et je l'ai écrit sans me préoccuper du sexe du lectorat. Je pense que je vais continuer dans cette voie et continuer à dessiner ce qui me plait !

Monsieur Katsura, que pensez vous de votre évolution graphique de Wingman à I's ?

Vous savez, il est dans la nature de l'être humain de s'améliorer quand il répète quelque chose. Ainsi, si parmi vous il y en a qui dessinent mais que vous n'aimez pas vos œuvres actuelles : persévérez, continuez. Et un jour, vous serez satisfait de votre travail !

Comme nous l'avons dit tout à l'heure, les rythmes de productions sont très élevés. Pensez-vous que dans l'avenir, vous pourrez baisser la cadence voire vous reconvertir ?

Y.W. : Je n'y ai jamais réfléchis et à vrai dire, je veux pouvoir dessiner aussi longtemps que possible !

M.K. : C'est une question vraiment inquiétante dans la mesure où je ne sais même pas ce que je ferai dans un an !

T.N. : À vrai dire, pour l'instant je ne suis pas encore "à fond" ! Et de toutes façons, je ne suis pas du genre à faire des nuits blanches pour mes dessins !!

Concernant les traductions et adaptations pour l'étranger, avez-vous des exigences particulières ?

M.K. : Ce que je n'aime pas, dans les traductions US par exemple, c'est l'inversion de planches ! J'aimerais que le monde entier lisent les mangas dans le sens japonais !

Y.S. : Je tiens à préciser aux fans que les éditeurs japonais surveillent de près le travail que nous effectuons sur les mangas. C'est d'autant plus surprenant qu'en Europe, lorsqu'on vend les droits pour une série à un pays étranger, on ne s'en préoccupe plus ! Je tiens aussi à préciser que chez Kana, nous publions les mangas en sens japonais !

Etes-vous influencés par d'autres auteurs ou d'autres courants de la BD dans le monde ?

Y.W. : Plus qu'influencée, je dirais que je les trouves intéressants, amusants ou stimulants !

M.K. : J'aime beaucoup Batman !
Et je connais Moebius et Bilal, c'est à peu près tout ! Mais j'estime beaucoup ces gens-là et ils m'impressionnent.

T.N. : Moi aussi, j'aime beaucoup la bande dessinée et j'en lis. Malheureusement, il y a peu de traductions au Japon. Aussi, souvent je ne peux que regarder les dessins. Mais si cela me plait alors je l'achète !

Donc, voyez-vous une influence particulière au niveau de votre travail ?

Y.W. : Comme je vous le disais tout à l'heure, j'ai beaucoup regardé les dessins animés à la télévision quand j'étais plus jeune. Il est donc évident qu'ils m'ont influencés.

M.K. : Pareil, les dessins animés à la télévision. En dehors de cela, il est vrai que des fois, en lisant tel ou tel manga, je vais me dire "Oui, ça c'est bien ,je devrais faire ce genre de plan !" ou lorsque je vais dessiner je vais me rappeler quelque chose que j'ai vu et qui m'a plu. Néanmoins, cela reste marginal et très clairsemé. Il n'y a aucun auteur dont je m'inspire complètement. Aussi, si je devais citer un nom en particulier, je ne saurais pas.

Monsieur Katsura, Si on vous demandait de jouer Batman au cinéma, accepteriez-vous ?

Oui, évidemment !

Monsieur Katsura, comment se porte votre chien ?

Il m'attend chez moi et il me manque !

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