Interview de Atsushi Ohkubo

Dans le cadre du Salon du Livre de Paris qui se tenait Porte de Versailles du 13 au 18 mars 2009, les éditions Kurokawa - la branche manga de Fleuve Noir - avaient invité Atsushi Ohkubo, l'auteur de Soul Eater pour lancer le titre en grandes pompes. À cette occasion, le jeune mangaka s'est bien volontiers plié au jeu des séances de dédicaces et d'interview. Mangavore.fr l'a rencontré pour parler de son parcours et de son oeuvre.

Atsushi Ohkubo, son éditeur et Grégoire Hellot

 

Comment avez-vous eu l'idée de Soul Eater ?

Tout est parti du fait que je voulais dessiner les aventures d'une jeune fille avec une grande faux. Ensuite, j'ai construit l'univers de Soul Eater et ses personnages autour de cette simple idée.

Soul Eater se partage entre action et humour débridé dans un univers loufoque...

Oui, je suis très souple avec mon univers et ne m'impose aucune règle. Regardez cette page où un zombi sort de terre, au cinéma cela couterait très cher à mettre en oeuvre. De même si l'on souhaitait faire de la lune un être vivant. En manga, il me suffit de passer deux ou trois coups de crayons pour obtenir exactement ce que je veux. Aussi, je profite de cet avantage. Je ne m'interdis rien.

Votre idée de départ vous laissait un éventail d'options assez large, pourquoi avoir choisi les Shinigamis ?

Avec Soul Eater, je voulais faire un manga original, différent de ce qui existait déjà. Or, le shinigami était un genre sous-exploité. Il est vrai que depuis, les œuvres de ce type se sont multipliées comme Bleach ou Death Note mais je pense qu'en fait, nous avons été plusieurs à vouloir nous démarquer au même moment. En l'occurrence, Soul Eater est paru en histoire courte un peu avant Bleach ou Death Note.

Avez-vous une trame que vous suivez pour votre histoire ?

J'ai déjà une idée assez floue de la fin mais je ne sais pas comment j'y arriverai. Car si une idée m'apparait et qu'elle me plaît vraiment, je n'hésite pas à changer ce qu'il faut pour l'intégrer dans mon histoire. Comme je vous le disais, je ne m'interdis rien.

Ce sera donc une série longue ?

Oui, elle continuera probablement encore quelque temps.

Comment êtes-vous devenu mangaka ?

J'ai toujours voulu faire quelque chose de grand, d'énorme. Or, prenons par exemple le grand public français. Il ne connait aucun rockeur japonais qui sont pourtant de véritables stars chez nous. En revanche, tout le monde connait les mangas ou Dragon Ball. C'est donc que pour toucher un public mondial, il ne faut pas se tourner vers une carrière de Rock star mais plutôt de mangaka.

Quel est ce message que vous souhaitez passer au monde ?

Il ne s'agit pas d'un message. Je souhaite simplement faire rire. Je voudrais que les lecteurs du monde entier puissent rire à la lecture de mon manga.

Quelles sont vos influences ?

Je tire mes influences principalement dans le cinéma et la musique rock. Particulièrement les films de David Lynch ou les album de Nirvana et Radiohead. En ce moment, je traverse une période jazz. J'ai toujours lu très peu de manga mais si je devais citer une influence, je dirai Docteur Slump. Les aventures d'Arale étaient les seules que je suivais assidument.

Vous êtes un auteur en début de carrière, Soul Eater compte désormais un manga, un jeu vidéo et un anime, le succès est immense. Comment réagissez-vous face à ça ?

En fait, que je vende des mangas ou non, je reste toute la journée assis devant mon bureau à dessiner. Au final, cela ne change donc rien à ma vie ou mes conditions de travail. En revanche, ça change surtout les choses pour Square Enix qui me sollicite de plus en plus.

Qu'auriez-vous fait si vous n'aviez pas été mangaka ?

Je serai probablement devenu designer ou un autre métier qui fait intervenir le dessin de manière prépondérante.

C'est votre première visite en France, vous avez pu visiter Paris ?

Oui, j'ai visité Paris. C'est une très belle ville à l'ambiance unique. Paris est une ville très « cinématographique », on se croirait dans un film !

Vous avez un mot pour le public français ?

Si en lisant mon manga vous vous amusez ne serait-ce qu'un petit peu, je serai vraiment heureux.

Tous nos remerciements à Atsushi Ohkubo pour son temps et à l'équipe de Kurokawa pour leur disponibilité.

Toutes les images tirées du mangas sont © Atsushi Ohkubo / Square Enix Co. Ltd.

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