Japan Expo est un salon dédié à la culture japonaise sous toutes ses formes. Mais à la différence d’Epitanime, il n’est pas toujours facile d’accès et est un peu moins intimiste. C’est surtout une plus grande machine. Tout est plus grand ! Plus de place, plus de stands, plus d’événements (plus d’invités ?) et surtout plus de monde !
Et pour un vendredi ce fut déjà bien rempli. Bien que la circulation dans les allées fut aisée, leur largeur laissait imaginer la fureur qui allait s’emparer des lieux samedi et dimanche. C’était donc la journée idéale pour rencontrer des gens encore très disponibles, faire ses achats de produits en quantité limitée… même si pour les autres acquisitions, il vaut mieux attendre le dimanche en règle générale. Il fallait également synchroniser tout cela avec les différents événements et conférences prévus pour la journée. Selon moi, ce vendredi, précédant le gros week-end Japan Expo, permet d’entamer ce salon posément et sereinement afin de se mettre dans l'ambiance.
ジャパンエキスポへの道 / En route pour Japex !
Mais laissez-moi tout de même vous conter mon périple du jour. Après une prise de train matinal ternie par un retard devenu chose courante, il fallait se confronter au labyrinthique dédale migraineux des métros-RER de la capitale. Eh oui, tout le monde n’est pas parisien ! Une fois ce premier obstacle franchi, une fois le tracé choisi et les points stratégiques de ralliement des usagers prévus, il reste à gérer le monde et la légère chaleur.
Après l’arrivée tant attendue au Parc des Expositions Paris–Nord Villepinte, si vous êtes un professionnel, cela passe comme une lettre à la Poste. Par contre, je me doute que les visiteurs qui ne disposent pas de billet doivent encore avoir fort à faire avec la file d’attente.
Premiers rendez-vous
Une fois dans l’antre du désir, la réalité reprend ses droits : Il faut apprendre à se repérer afin d’atteindre ses objectifs quotidiens ! Pour ma part, je me suis dirigé vers la partie Comic Con afin d’assister de manière fugace au crossover des podcasts consacrés à la culture japonaise sur le stand Nowatch. Vous pouviez y retrouver le podcast Yatta, GaijinTV et BakastTV (merci à @LaVoixMystere et Nowatch pour les photos).
De gauche à droite : @Notallpo (Yatta), @Mag_GaijinTV et Cédric (BakastTV)
De gauche à droite : @dewey64 (Yatta), @ChrisGaijinTV et @Philfuzz (BakastTV)
De gauche à droite : @ChrisGaijinTV, @Misaki94 (Yatta) et @Philfuzz (BakastTV)
Pour ma part, c'était des retrouvailles avec l'équipe de Yatta que je suis depuis le début et que j'ai rencontrée à l'Epitanime. Le contact est passé instantanément. Il en fut de même avec l'équipe de BakastTV. Et je sais que c'est toujours un plaisir de les revoir à chaque occasion. Ils sont accessibles, ne se prennent aucunement la tête et surtout s'amusent en toute circonstance. Pour l'équipe GaijinTV, c'était le premier contact en chair et en os, ils sont très gentils, fort sympathiques et livrent sans concession les dessous de leur émission et le planning à venir. J'ai également pu constater que tous les deux étaient très éprouvés par le rythme endiablé de Japan Expo !
J'étais curieux d'entendre ce que pouvait donner ce mélange des genres. En effet, même si ces trois podcasts traitent tous trois de culture japonaise, les équipes Yatta et BakasTV sont plus explicites et s'enflamment sans retenue pour les choses qu'ils aiment, tandis que celle de GaijinTV est plus posée et a souvent, en dépit de leur volonté de reportages différents, du mal à transmettre la passion qui les animent. Mais mon avis n'est pas forcément représentatif, étant donné mon arrivée en cours de podcast. Si je sais que chacun des intervenants a évoqué ses premiers pas avec le monde Otaku (oui c'est vilain comme terme), je ne peux en dire plus sur le contenu.
Une ombre au tableau semble être la disposition du stand Nowatch. En effet, si cela n'occure aucun inconvénient lors de l'enregistrement d'un podcast vidéo à trois, cela est problématique lorsque doivent interagir sept personnes. La largeur du stand et la visibilité de la bannière Nowatch ne pouvait difficilement accueilir plus de personnes à la fois. La solution retenue a été de scinder ce nombre en différents groupes composés de trois personnes. Si vous êtes fort en mathématiques, il y a donc des personnes qui vont apparaître plusieurs fois... Honnêtement, cela m'apparaît comme un frein, cela dispatche les conversations et n'aide pas à la cohésion... Et de ce que j'en ai vu et entendu, l'alchimie avait un peu de mal à prendre au final. Certains participants paraissaient même à l'écart de la discussion. Nous verrons bien ce que donnera le résultat final.
Et là, votre esprit aiguisé se demande : mais où se trouvait Mangavore ?!
Bon, d’une part une partie de l'équipe (composée de moi-même) était en retard tandis que l’autre travaillait. D’autre part, un podcast, en forme de débriefing de la Japan Expo avec les organisateurs du salon est prévue. Soyez patients donc !
Ensuite, mon attention fut happée par la projection d’un pilote d'une série de science-fiction française :Metal Hurlant Chronicles (adaptation des histoires du magazine Metal Hurlant). Alors avis mitigé : si l’on voit l’effort indéniable sur la réalisation et les effets spéciaux malgré le peu de moyen, on ne peut que regretter certains choix artistiques s'axant sur un dialogue pas franchement intéressant pour la partie intitulée Cold Hart après une première partie placée sous les décharges abondantes d’une arme futuriste décimant les opposants un à un.
Cette partie, appelée Red Line, a adopté une colorimétrie rouge dont la visibilité n'était pas chose aisée en raison de reflets. Étrange donc comme premier contact avec quelque chose censé être une fenêtre d’appel donnant un avant-goût prometteur !
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Le Cosplay, l'épreuve reine
Après un point restauration requinquant mais payé à prix d’or, je me suis mis en direction du Cosplay Show Japan Expo (individuels, groupes et créations personnelles). Alors si l’événement débutait plutôt bien avec quelques morceaux de Iruma Rioka, la suite fut nettement moins féérique.
Choisir une présentatrice dont l'aptitude à lire ou prononcer les noms japonais n’avait d’égal que ses fautes de français ne permit pas d’apprécier le show dans les meilleures conditions. Heureusement, les participants ont tenté d’enjouer la salle,... enfin ceux qui parvenaient à sourire. Parce qu’entre la voix de crécelle de la présentatrice et les airs dépressifs de certains cosplayeurs (qui avaient sans doute appris le prolongement de leur CDD chez France Télécom !), il fallait être festif.
Bien évidemment certains ont misé tout sur le costume, d’autres sur leur chorégraphie et certains ont même tenté la carte de l’humour ! Mais au final cela manquait un peu d’entrain et d’originalité (être bridé à Japan Expo n’est pas toujours un plus…) même s’il faut avouer que la présence et la prestation des cosplayeurs éveillés a réveillé la salle ! Citons ainsi le cosplay individuel de Final Fantasy XII (Gabranth) ou encore le mix One Piece et Moulin Rouge où la gent féminine du manga, suite à l'ingestion du fruit du démon "Moulin Rouge" se mettait à danser façon cabaret !
Signalons aussi le clou du spectacle : deux jeunes filles grimées sous les traits de Ranka et Sherryl, héroïnes de Macross Frontier qui s’apprêtaient à faire leur chorégraphie, un problème de la bande son répété les a contraintes à simplement poser. Nous compatissons en pensant à tout ce travail en amont et qui s’est soldé par un demi échec. Merci à ceux donc qui sont parvenus à requinquer nos esprits et régaler nos yeux.
Autre chose assez marquante, faute de temps les cosplayeurs étaient invités à ne pas poser, c’est un concept ! Pour les plus courageux, vous pouviez tenter de vous agglutiner dans une salle post-show dédiée à cet effet…
Japan Expo, c'est surtout des rencontres…
Pour terminer cette première journée, j’ai choisi de me promener dans les allées du salon afin de rencontrer différentes personnes. De foulées en foulées, je me désaltérais auprès des offres gratuites et prolifiques de boissons gazeuses sans sucre sans calories d’une célèbre marque à défaut de point d’eau gratuit...
Mon premier passage fut consacré au stand des toutes jeunes éditions Booken, intéressé par The Breaker, pour lequel des séances de dédicaces étaient organisées. Nous avons pu échanger quelques mots avec l’animatrice très vivante de l’éditeur où sans cesse le mot clientèle revenait seriner mes oreilles, preuve d’une volonté tenace à bien se faire voir. Pour sa communication, je lui conseille vivement de parler de lecteurs et non de clients ! Précision que cet éditeur s’intéresse pour le moment principalement aux manhwa comprenez des BD éditées en coréen. Pour leur entrée en matière, ils ont choisi des titres forts parus depuis un certain temps et que les fans attendaient depuis longtemps en France.
Cette vendeuse diabolique comme elle aime à s’appeler – fort sympathique au demeurant, nous a même fait part d’une grosse annonce de l’éditeur quant à l’acquisition d’une licence attendue. Précisons que cet éditeur était l’invité du podcast Mangavore 09 part. 2 (un jour il sortira hein Sebkun !!!).
Par la suite, je n’ai pu échapper au stand Namco-Bandai, imposant avec son Gundam bien visible même s’il n’était pas non plus gigantesque. Accolées à lui, des séries de figurines et de méchas en tout genre.
J’ai donc continué rapidement mon périple du côté jeu vidéo. Même si Japan Expo n’est pas le lieu de prédilection pour les annonces fracassante (difficile de passer juste après ce jamborée qu'est l'E3), on pouvait y voir le nouveau Dragon Ball Z Ultimate Tenkaichi (ex Dragon Ball Game Project: Age 2011), des bandes annonces Square-Enix Deux EX Human Revolution, des vidéos de gameplay Final Fantasy XIII-2 commentées (Merci à GamingActus pour les vidéos).
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Mais vous aviez aussi pour ceux qui préfèrent l’ambiance des salles enfumées où les bornes d’arcade abondent, le stand de Neo Arcadia avec du Puzzle Bubble du Super Street Fighter II X ou encore du manic shooter avec Mushihime-sama Futari Black Label (si vous ne connaissez pas, je vous conseille mon humble émission Beyond Gaming eLive qui lui était consacrée).
Par la suite, j’ai pu voir la rangée de Kinect de Microsoft afin de promouvoir le tout récemment sorti Child of Eden, le jeu pronant la synesthésie comme cœur de gameplay par le créateur de Rez et Space channel 5, j'ai nommé Mizuguchi.
En prolongeant mes pas, je tombe sur le stand du jeu vidéo autrement, celui de Gameblog, je n’ai pu m’empêcher de parler avec Trazom croisant au passage Raton Laveur invité des podcasts Mangavore 9 part 1 et 2 dédiés à l’Epitanime. J’ai croisé aussi le charismatique JulienC, qui n’avait déjà plus une minute pour lui. Mais c’était aussi le moment de partager ma passion avec Julo, à la personnalité très douce, en parlant aussi bien des productions de la Team Ico sous la tutelle de Fumito Ueda (Ico, Shadow of Colossus et le tant attendu Last Guardian). ce dernier nous a confié qu’il ferait partie de l’équipage pour la GamesCom à Cologne en août avec Rahan mais qu’il n’assurera pas le Tokyo Game Show où justement Last Guardian devrait se montrer. Sur leur stand, vous pouviez acheter des T-shirts mais aussi et surtout de magnifiques dessins d’un de leurs bloggueurs Papayou.
Jouxtant leur étal, celui des éditions Pix’n Love me faisait de l’œil notamment avec la sortie d’un ouvrage consacré à l’histoire de Mario de 1981 à 1991 sous-titré L’ascension d’une icône, entre mythes et réalités de William Audureau (@Willvs sur twitter) et préfacé par Florent Gorges d’Omake Books dont j’ai pu serrer la main avec grand plaisir et une admiration certaine pour cet historien du jeu vidéo comme il aime à se définir. À l’image de ses activités diverses et variées, il courait partout. Bien sûr, tous les ouvrages de Pix’n Love étaient disponibles et l’accueil y était chaleureux.
J’ai aussi foulé les travées parsemées des très remarquables stands des éditeurs manga français (Glénat, Tonkam, etc.). Mais je vous en reparlerai plus en détails.
Enfin je me devais de passer voir le collectif Touindin pour la sortie de leur DVD consacré aux superplays de jeux musicaux : Combo Crusade Vol. 1. Ce regroupement est spécialisé dans la performance vidéo-ludique. Je m’explique, ils essaient de retirer le maximum d’un jeu vidéo non pas en le finissant mais tout simplement en se surpassant afin d’atteindre des records. Leur DVD est le premier en France, voire en Europe, à présenter ce genre de performances sur des jeux musicaux (DDR, Pop’n Music, Beatmania IIDX). Cette sortie pour Japan Expo leur a demandé énormément d’efforts et de travail afin de le rendre disponible dans les délais impartis. Inutile de préciser que ces jeux sont d’une difficulté rare et que malgré une apparente facilité distillée par leurs vidéos, vous allez cracher de la sueur, ne ce serait-ce que pour atteindre un quart de leur score. De telles aptitudes sur un jeu demandent un nombre d’heures incalculables, une passion démesurée pour le jeu et un goût du dépassement de soi.
Ce fut l’occasion ainsi de saluer DamDam, A-M (si vous suivez NoLife ces personnes ne vous sont pas inconnues) et la surprise de croiser Radigo, présentateur de Superplay Ultimate sur NoLife. Tandis que A-M nous fit part de son travail actuel sur un speed run d’un jeu où cette fois-ci il compte bien finir le jeu avant afin de ne pas être en proie à de mauvaises surprises (cf le speedrun de Maximo), Radigo quant à lui nous a confié qu’il avait encore de quoi alimenter son émission sur NoLife ! Rassurez-vous donc nous verrons encore beaucoup d’émissions.
Voilà pour ma première journée à Japan Expo. Bien sûr, il ne s'agit que de ma vision, faite à mon échelle, sachant que je ne pouvais être partout. Difficile donc pour moi de vous parler des indénombrables activités, je vous témoigne donc de celles qui ont composé mon parcours.
Vous retrouverez très bientôt mon périple du Samedi 02 juillet.
À dévorer !
- Japan Expo, le vendredi
- Japan Expo, le samedi
- Japan Expo, le dimanche
- Mangavore.fr Le Podcast s02e11 - Retour sur Japan Expo