Dimanche 22 mai, 12h
Je viens de me réveiller après 7 petites heures de sommeil qui ont conclu ma nuit FIFA/L.A. Noire (bon, surtout FIFA) avec des amis. J'ai 90 minutes pour manger, me laver, faire une machine de linge sinon je me fais tuer par ma fiancée et partir pour la XIXème édition de la convention Epitanime. La mission est ardue mais que ne ferais-je pour enfin rencontrer en personne des gens si passionnés.
Et oui, je te préviens tout suite, lecteur chéri, je suis ici pour coucher sur papier mes impressions générales de l'ambiance, de l'organisation et rendre compte de mes rencontres et de mes discussions avec un co-twitter SephyroSs, des co-forumeurs HFR Misato et Enzan, l'équipe du podcast deMangavore (Sebkun, Tofu, Al, Athanor et leurs invités), une partie de l'équipe de l'association MO5 et Marcus, même si j'ai surtout assisté à une scène mimi tout plein dans le cas de ce dernier.
Donc, lecteur chéri, si tu es ici pour les scoops, savoir quelles étaient les dernières nouveautés présentées dans les stands ou voir des photos de cosplay, je t'invite cordialement à passer ton chemin... Ah non, on me glisse dans l'oreillette qu'il y a quelques photos de cosplay quand même !
Mais qu'est-ce que l'Epitanime ?? Y étant allé en dilettante, je me pose tout de même la question, au moins à posteriori. Il s'agit en fait de la convention de l'animation japonaise de l'école d'ingénieurs Epita au Kremlin-bicêtre (et à 10 minutes à pied de la porte d'Italie), convention organisée par l'association du même nom (vous le savez comme moi, les élèves ingénieurs sont tous constamment ivres alors il ne faut pas leur en demander trop #FaqueuxJaloux). Cela fait maintenant plus de 15 ans que ce genre d'évènement est organisé dans l'école mais l'historique des festivités et de leur organisation est floue avant 1995, d'après Wikipédia (c'est dur mais je vais me retenir d'une nouvelle vanne liée au coma éthylique). Mais les petits gars de cette association ont bien travaillé puisque la convention, qui réunissait alors quelques centaines d'otakus perdus et, pour une fois, moins esseulés qu'à l'habitude, est passé, en une quinzaine d'années à une grosse convention amateur attirant de 6000 à 8000 personnes en 3 jours.
L'Epitanime, qui fut nommé ainsi à partir de 2004 après d'autres noms comme Convention de l'animation à l'Epita et même Japan Expo en 2000, est maintenant l'une des plus anciennes conventions amateurs d'animation japonaise et de manga en France, chapeau ! Mais contrairement à ce que laisse croire son nom, l'Epitanime n'est largement pas réservée à l'animation japonaise. On trouve en effet dans les milliers de mètres carrés qui lui sont consacrés, sur au moins 3 niveaux de l'école, des stands des boutiques de manga et anime, la scène centrale en plein air pour les concerts et le karaoke du staff, le dépôt-vente mené de main de maître par Misato, l'aire réservée aux dessinateurs amateurs, les différentes salles de jeux vidéo avec, cette année, du Kinect, des Bonga, le traditionnel tournoi de Saturn Bomberman à 10 joueurs et les bornes d'arcade en libre service. Mais, plus étonnant, un petit stand d'un magasin d'art de vivre japonais proposant décorations, accessoires, sacs ou bijoux.
Dimanche 22 mai, 14h07
Cette fois, c'est officiel, je suis en retard pour le podcast de 14h00 ! Cette satanée machine à laver le linge qui ne voulait plus s'arrêter ne m'a pas mis en avance mais surtout, les labyrinthiques locaux de l'Epita pour un néophyte comme moi ne m'ont pas aidé. Je m'étais dit que je demanderais mon chemin au staff de l'Epitanime en arrivant là-bas. Malheureusement, personne ne savait où se déroulait l'enregistrement, quand ils étaient seulement au courant qu'il y avait un podcast chez eux. En fait, Sebkun m'apprit plus tard que ce fut un bazar à ce propos car l'enregistrement eut lieu aussi le samedi mais pas au même endroit à cause d'un squattage inopiné de leur local initial, ils durent donc changer en catastrophe, au dernier moment et 10 minutes avant le début, il n'y avait toujours pas de connexion internet pour la diffusion en direct !
C'est donc plusieurs minutes après le début et en plein pendant le podcast que Sebkun m'invita à entrer dans la salle et m'installer. Ça commençait bien ! Je ne vous ferai pas l'affront de commenter le podcast puisqu'il est disponible sur le site mais sachez que ça s'est très bien passé, que l'ambiance était à la rigolade malgré (ou plutôt grâce à) les aléas du direct et les cris extérieurs. Tofu avait organisé un petit concours sous forme d'un quizz pour gagner une magnifique boîte de maquereaux pas du tout dédicacée par Masami Kurumada et c'est évidemment son équipe qui la remporta en toute bonne foi et sans tricher une seule fois, bien sûr...
Après l'enregistrement, SephyroSs et moi sommes restés pour discuter avec Sebkun de tout et de rien, de mangavore et de notre passion commune pour les manga. Ayant écouté plusieurs autres émissions de Mangavore avec tous ces prestigieux invités du monde de l'édition, ma première question fut tout simplement un étonnement : comment se fait-il qu'un site avec un pocast d'une telle qualité ne soit pas plus connu ? Sebkun nous raconta alors l'histoire du site commencée il y a 11 ans, du nom de domaine en .COM perdu et de son métier d'attaché de presse chez Tonkam. Sebkun s'occupe beaucoup du site mais il n'a pas le temps de s'y consacrer plus, entre le travail, les loisirs et la famille. Malgré tout, il fait tout ce qu'il peut pour faire de la qualité. C'est Al, toujours plein de ressources, qui lui soumit l'idée de faire un podcast, mais ils voulaient faire quelque chose de différent pour se démarquer, d'où l'utilisation des contacts noués dans leur métier pour lier l'utile à l'agréable.
Après, la discussion tourna bien sûr autour des manga et de l'animation japonaise. Etant tous les 3 trentenaires, nous avions un passé commun à ce sujet, bercés que nous fûmes par le Club Dorothée. Les premiers souvenirs jaillirent, qui à Tonkam Monge pour découvrir Video Girl Ai, qui à Tonkam Bastille pour entrer dans cette véritable caverne d'Ali Baba pour otaku, qui à Clermont-Ferrand pour s'extasier devant le manga de Dragon Ball. On discute, on discute, mais l'heure tourne et 2 heures et demi pour un podcast d'une heure, c'est largement plus qu'il n'en faut. N'oublions pas qu'il y a encore toute une convention à visiter.
Dimanche 22 mai, 16h22
Comme je le disais, les locaux de l'Epita sont grands, bien plus grands que ce que j'imaginais. Au cours de cet après-midi, j'ai visité deux bâtiment, 5 ou 6 salles, une cour et l'immense sous-sol de 3000m². Ma première visite est pour le stand dépôt-vente tenu par Misato où nous pouvons voir que les choses vont plutôt pas mal, avec des rangées de mangas et de DVD prêts à être vendus.
Avec SephyroSs, Enzan et son mari, nous discutons alors de nos avis sur l'Epitanime. Certes, ce n'est pas l'endroit le plus connu et où les mangaka les plus célèbres sont invités. J'ai d'ailleurs lu çà et là quelques critiques concernant la programmation de cette année, visiblement moins prestigieuse que celle des années précédentes, mais nous nous accordons tous à dire que cet évènement réussit au fil des années à rester "à taille humaine". Il est possible de circuler tranquillement, de parler avec les tenants des stands, de s'essayer aux différentes activités et même Marcus de NOLIFE a le temps de déjeuner ! Enfin, on a moins l'impression, en tant que visiteur, d'être un portefeuille à pattes que dans d'autres salons plus grands.
Ici, le staff se donne à fond pendant les 48 heures presque non stop, tout le monde se relaie pour assurer les activités et l'ambiance, les membres finissent par dormir sur les tables ou sur des coussins ou matelas à même le sol. C'était aussi le cas dans les salles dédiées aux jeux vidéos. Forcément, ici, il y avait Dance Central sur Kinect et Donkey Konga sur Gamecube, ça fatigue, rendez-vous compte !
Mais c'était aussi l'occasion de jouer à une ribambelle de jeux plus ou moins rétro, quel bonheur ! Des bornes d'arcade étaient à disposition avec Money Idol Exchanger, une sorte de Columns sauce kawai, divers jeux de combat comme King of Fighters ou Blazblue, j'ai même vu un clone de Time Crisis et un shoot them up dont le moniteur avait carrément été tourné à 90° pour avoir un écran vertical ! Les consoles de salon n'étaient évidemment pas en reste et, outre les Xbox 360, il y avait une Megadrive avec Super Aleste, un Virtual Boy, quelques Dreamcast et une ou deux PS3.
Mais le clou du spectacle était évidemment le tournoi de Saturn Bomberman à 10 joueurs. Rencontrant par hasard quelques membres de l'association MO5.com avec qui j'avais fait connaissance une semaine auparavant, je les accompagnai vers une salle bien trop éclairée pour jouer dans des conditions optimales sur projecteur mais la finale était déjà en cours et les problèmes de luminosité étaient le cadet des soucis des participants. Le vainqueur étant le premier à arriver à 3 victoires, cette finale de déroula sur une grosse dizaine de parties de 3 minutes et l'explosion de joie du vainqueur fit plaisir à entendre malgré des applaudissements teintés d'une aigreur compréhensible.
Dimanche 22 mai 17h27
Après cette petite session de Saturn Bomberman, je redescends vers les bas-fonds de la convention pour revoir les différents stands qui représentent le cœur de l'évènement. Cette fois-ci, mes jambes me conduisent devant le stand NOLIFE. Abonné à la formule de base depuis presqu'un an et demi, je tenais à les saluer et leur dire que "j'aime beaucoup ce que vous faîtes". Si si, j'ai déclamé ceci texto et en français dans le texte, sans honte aucune et avec enthousiasme. Avec les autres aficionados devant le stand, nous leur avons évidemment demandé, comme j'imagine 80% des gens qui sont passés les saluer, où en était la chaîne maintenant que la publicité a débarqué.
En effet, NOLIFE a maintenant suffisamment d'audience (tout simplement parce qu'elle est dorénavant mesurée) pour que des publicités passent sur la chaîne et rapportent donc de l'argent à la société qui en a bien besoin. Sébastien Ruchet, PDG de la chaîne, nous explique avec sympathie et pédagogie que, bien que ce soit une excellente nouvelle en soi, cela ne veut pas dire que la chaîne est définitivement sauvée. Tout d'abord, il y a une question de délai. Même s'ils ont signé avec une régie publicitaire, les campagnes publicitaires démarrent à la nouvelle année, soit en janvier prochain. Certes, il y a déjà des pubs sur la chaîne mais visiblement, il faut attendre pour que débarquent des campagnes plus importantes. Même si c'est le cas, Sébastien et toute son équipe réalisent qu'ils restent petits face à toutes les autres chaînes et surtout en décalage par rapport au reste des chaînes (ce qui, pour moi, est un avantage mais je ne représente sûrement pas le téléspectateur moyen).
En bref, NOLIFE n'est pas entièrement tirée d'affaire et les abonnements sont toujours aussi importants, si ce n'est plus ! En tant que fan, je ne peux évidemment que vous encourager à vous abonner ! Admirateur inconditionnel de Oscillations, l'émission d'analyse musicale des bandes-sons de jeux vidéos, j'ai bien sûr tenté d'en apprendre plus sur sa présentatrice, Macha. Malheureusement, tout ce que je réussis à savoir est qu'elle a un diplôme de musicologie, ce qui saute aux yeux (et surtout aux oreilles) quand on regarde l'émission et qu'elle serait arrivée avec son concept (voire une émission déjà prête) à NOLIFE et que ça a plus tout de suite. Il n'y a plus eu qu'à diffuser et ça fait 115 émissions que ça dure !
Mais pour la plupart des gens au stand de NOLIFE, la vedette était évidemment Marcus, le présentateur vedette de la chaîne avec ses célèbres "Chez Marcus". Marcus est avant tout journaliste, il a travaillé dès 1989 pour Tilt, Consoles Plus, Player One, Joystick ou Gaming. Concernant sa carrière à la télévision, on a pu le voir dans Micro Kids ou Cyberflash, mais c'est avec Level One (1998 à 2002) qu'il se fera véritablement connaître sur Game One. Outre NOLIFE, il refait des émissions pour Game One (Retro Game One) et pour Jeux Actu avec sa chronique. J'aurais aimé discuter avec lui mais il était très occupé et c'est compréhensible.
D'ailleurs, malgré les dizaines de gens rencontrés et de photos prises chaque jour de convention (et ses albums de photos sont là pour le prouver), il garde toujours son sourire et son côté émerveillé. C'est d'autant plus vrai quand ses fans ont 18 mois. Un couple de parents arriva en effet juste avant moi sur le stand et présentèrent Marcus à leur petit Maxime, qui le voit souvent à la TV. Maxime a immédiatement reconnu son idole et se mit à rire. Enthousiasmé de rencontrer son "plus jeune fan", Marcus l'a évidemment soudoyé à coup de pots de Nutella pour qu'il le reste ! C'était adorable et le petit Maxime ne voulait plus le quitter (même si je ne sais pas si ce pronom s'applique à Marcus ou au pot de Nutella !).
Dimanche 22h 18h07
Je fais un dernier petit tour parmi les stands pour m'apercevoir qu'au fond du sous-sol, il y avait un coin que je n'avais pas remarqué. Le coin des fanzines et dessinateurs amateurs. Parmi la grosse vingtaine de dessinateurs, il y a plusieurs japonais qui visiblement se sont donnés la peine de venir voir leurs fans français (en tout cas, des traducteurs étaient également présents, ce qui m'a mis la puce à l'oreille). Cela fait chaud au coeur de voir qu'une certaine part de la surface est réservée aux amateurs, et par conséquent à la "relève". Et les quelques invités et dessinateurs amateurs sont en plus bien traités, avec de petites attentions qui ne coûtent pas grand chose mais qui font chaud au cœur comme le café et le croissant du matin.
Il est déjà plus de 18h et Epitanime ferme les portes de sa XIXème édition dans moins d'une heure. Cette convention de fans, par les fans et pour les fans mérite bien sa réputation, même si, apparemment, tout le staff n'est pas entièrement satisfait. En tout cas, le néophyte que je suis n'a regretté ni son après-midi ni ses 8€. Je sais que je me répète mais il est agréable d'avoir une convention qui n'étouffe pas ses visiteurs comme c'est le cas pour la Japan Expo. Alors, bien sûr, on n'a pas eu cette année des stars internationales mais je n'étais personnellement pas là pour ça. Pour moi, l'important à l'Epitanime, c'est l'ambiance et ce n'est pas le cosplay ou la représentation finale sur la scène centrale avec tout le staff et le public qui dansent tous ensemble qui me fera changer d'avis. En tout cas, un grand merci à toute l'équipe organisatrice, aux commerçants et aux tenants des stands de s'être déplacés et au public d'avoir participé si chaleureusement à cet Epitanime 2011.
Et puisque je sais que vous réclamez plus de photos de cosplay, qui suis-je pour oser ne pas répondre à vos doléances ?? (Note de Sebkun!! : vous en avez également dans nos albums photos sur le site)