En marge des événements plutôt en période estivale Epitanime (bon d’accord c’est au printemps mais c’est chaud !) ou organisés par la SEFA (Japan Expo, Japan Expo Centre,…), un autre salon semestriel dédié à la culture des loisirs japonais ouvre la période automnale : Paris Manga.
Le mouton noir
Paris Manga c'est en quelque sorte le Nakano Broadway du pauvre…
Tout d’abord, disons les choses telles qu’elles le sont, ce salon a une réputation mitigée. Considéré le plus souvent comme un sous Japan Expo, cet Chibi JE (?) ressemble un peu à un supermarché de la mouvance otaku. La part belle est donnée aux aspects commerciaux : boutiques en tout genre en passant des fringues aux katanas (c’est bien connu, la violence est partout dans les manga), des peluches aux figurines. C’est en quelque sorte le Nakano Broadway du pauvre…
Bon, c’est bien beau les apparences, mais que cache la jupe d’un cosplay d’écolière ? (n’ayez crainte, ce propos n’est là que pour faire grimper le nombre de vues !)
Apéritif
Paris Manga en 2011 (12e édition) sait s’entourer d’activités. Tout d’abord, par des jeux : en effet vous avez pu venir jouer votre Hikaru en herbe sur le stand de jeu de go, mais aussi découvrir les joies du mah-jong. Bref, comme vous pouvez le constater deux jeux typiquement japonais… (Eh oui, pour rappel ces jeux sont originaires de Chine). Le sport n’est pas en reste non plus. Toi (seul ?) qui lis cet article, peut-être as-tu laissé de ta sueur sur le tatami ou le ring de catch au cours des initiations ! D’ailleurs, méfie-toi : ton ADN est répertorié à présent, choisis bien tes hôtels à l’avenir…
En parlant de transpiration, tu es peut-être aussi venu tester la véracité des dires publicitaires de ton déodorisant préféré sur du motion gaming ! Enfin, peut-être as-tu perdu la vue durant un cosplay ainsi que quelques neurones entre deux master quizz ? Notons au passage que ce n’est pas tant le nombre de neurones que vous avez à la naissance (surtout que nous sommes tous amenés à en perdre) que le nombre de connexions neuronales que vous construisez qui primerait. Merci Professeur Rollin…
Ce petit topo vous a plus ? Allez pour vous Mangavauriens, je vous livre mon ressenti sur ce salon ! Comme toujours je vais en parler avec le cœur, si vous ou l’un de vos arguments été pris ou tués, je nierais tout agissement.
Le labyrinthe de Pan
Alors Paris Manga, c’est où, c’est combien et comment s’y rend-on ? Paris Manga tout comme le Paris Games Week se trouve Porte de Versailles Parc des expositions pour deux jours. Un samedi et un dimanche de 9H00 à 19H00 au tarif de 10€ la journée. Terminons les informations générales et pécuniaires en précisant que métro, bus et tram vous permettent d’accéder au salon facilement. Le tramway fut mon choix m’offrant une accession en à peine 20 minutes (j’aurai de quoi lire…). Dernier point, on s’y rend en forme et en oripeaux d’été, la France étant aux couleurs de l’été indien (merci Joe Dassin) !
En forme de quoi me direz-vous ? C’est vrai que pour les cosplayeurs le dilemme est de taille. Faut-il ressortir son costume écumé qui affiche toutes les usures de JE ? Est-ce l’occasion de tenter une nouvelle panoplie ? Si possible légère ?
Me concernant, j’ai opté pour la tenue du glandeur reporter pour vous narrer mes péripéties. Les journées de samedi et dimanche ayant été relativement semblables, elles seront condensées en une grosse journée.
"Il est l’oorrr… Mon seignooorrrr…"
(Blaze, La folie des grandeurs, Gérar Oury, 1971)
Je précise qu'il s’agissait de ma défloration du Paris Manga !
Donc 9H00, c'est le départ ! Arrivée sans encombre sur les coups des 9H30, je pouvais voir déjà un cortège de personnes décontractées défiler. Le temps de descendre les quelques marches menant vers l’entrée, une question se pose alors : quelle file emprunter ? En effet, alors que les préventes et les sans-papiers avaient leur couloir, un oubli logistique émerge. Heureusement, même avec ce petit psykoqwak, une charmante hôtesse nous guida, nous les entrants Bordeau-Chesnel, jusqu'à destination. Une fois le guichet VIPipe (notez que ce jeu de mots a du goût) franchi, le ton était donné, il fallait partir à la découverte des lieux. Je précise qu’il s’agissait de ma défloration du Paris Manga qui existe pourtant depuis 2002, et cette première pénétration dans l’enceinte s’est plutôt bien passée. Marc Dorcel sort de ce corps… Euh non c’est pire encore maintenant…
Ma première impression visuelle fut : Que c’est m… m… moche… Des guichets ikéa, des piliers recouverts de lambris… Je ne pouvais que sortir un briquet mon mobile pour appeler Valérie Damidot à la rescousse ! Je suis un peu excessif dans mes propos mais je pense tout de même qu’un petit effort de présentation avec des affiches, des bannières auraient dissimulé le côté hangar.
La caverne d’Ali Ababoua
(Aladdin, Disney, Ron Clements & John Musker, 1992)
C’est amusant, dans ces salons on se sent jamais perdu. C’est un peu comme dans un hypermarché, vous n’ignorez pas que pour chaque enseigne, ils sont conçus à l’identique, de manière à ce que, quel que soit l’endroit en France, vous ne soyez pas perdus. Ainsi, vous savez exactement où se trouvent les aliments, le secteur photo, téléphonie ou culturel. Par exemple, les produits frais (PF) qui sont placés tout au fond du magasin afin que vous soyez bien tentés par tous les rayons dans lesquels vous crapahutez afin de pouvoir atteindre les PF comme on dit pour les initiés.
Pour revenir à Paris Manga, devinez qui on trouvait à l'entrée ? Manga Distribution bien sûr ! Tout proche, on trouvait Discount Manga, Manga Connexion, Dybex, Beez… Ah tiens, le stand Good Smiles/Nico Nico Douga perdu au milieu. Rappelons que c’est eux à qui l’on doit le fébrile simulcast de Fate/Zero (allez lire mes impressions). Bref, une belle entrée en matière, difficile de ne pas se sentir happé par le Dieu consumérisme. Raisonnable, je refis un tour de clé à la ceinture de chasteté de mon porte-monnaie et me remis en marche.
Je fus soulagé en voyant les espaces d’animations ludiques ou musicaux qui tapissaient la partie gauche de ce salon de forme rectangulaire.
Les inévitables Purikura étaient bien présents tout comme on peut les trouver au Japon en masse au rez-de-chaussée des salles d’arcade. Il s’agit de cabines de type photomaton avec la possibilité de vous incruster dans l’univers que vous aurez choisi : des fleurs, des pokémon, les K-on… C’est très en vogue au Japon et il est de coutume entre amis de s’immortaliser sur papier glacé.
Si l’envie vous prenez, vous pouviez vous faire maquiller grâce au Conservatoire du maquillage.
Soudain, se dressait fièrement sous mes yeux un ring de catch… Le Bret Hitman Hart qui sommeillait en moi eut l’irrésistible envie de faire une petite descente du coude que je n’aie pas assouvie, malgré les apparences, dans un quelconque stand vendant des boissons.
Suivez vos rêves, on peut sculpter son corps, j'en suis la preuve vivante ! Balèze ! BALEZE !
(South Park, S01EP02 : Muscle + 4000, Cartman)
Après la testostérone dégagée par le ring, sans transition j’entrevis un des premiers espaces de jeux vidéo : celui de Nintendo. Du Smash Bros Brawl, du Mario Kart, entre autres, les jeux Wii faisaient l’essentiel de cette animation. Juste derrière on pouvait se trémousser sur Just Dance 3, du Just Dance 2. Guitar Hero, Pop’n Music, DDR faisaient retentir leurs notes.
En face de ces quelques rhythm games, le stand de Neo Legend faisait très bonne figure. Débutant par leur boutique proposant aussi bien des t-shirts, des sticks arcade que des IG Magazine (Ankama) ou des volumes de l’histoire de Nintendo (Pix’nLove/Omaké Books), vous pouviez vous adonner à des jeux vidéo arcade : Puzzle Bubble, DoDonpachi, Virtua Tennis 4, Street Fighter 4…
KOF, KOF !
(Non, je n’ai pas attrapé froid…)
Parsi Manga, c’était aussi l’occasion de retrouver une rencontre du Japon. Oui, chez Mangavore on ne fait pas les choses à moitié, je pars au Japon pour rencontrer des Français s’il vous plaît ! En effet, un vendredi soir dans le sous-sol de Club Sega de Shinjuku, je fis la connaissance de eLive Frionel ! C’est le meilleur joueur résidant en France de KOF ! Il connait la licence sur le bout des doigts et se qualifie à juste titre donc comme un expert de la licence de SNK. Pour conclure l’anecdote, mon arrivée imprévue au Club Sega m’amena au beau milieu d’un 5 vs. 5 sur Super Street Fighter IV Arcade Edition. La team eLive était là notamment avec ses représentants occidentaux (Kenpachi, Yamazaki ainsi que d'autres joueurs CCL, Faust) mais aussi japonais avec des joueurs tels que Kindevu (il joue tous les persos pratiquement…) ou encore RF et son Sagat. Assis tout proche des bornes, je vis au loin notre ami Ken Bogard assistant à l’événement et absorbé par son jeu 3DS !
Après cette première poignée de mains à Frionel (community manager d'eLive.pro), ce fut un plaisir de le retrouver tout juste rentré du Japon (un peu comme votre serviteur). Eprouvé par son retour tout frais et fatigué, il a gentiment accepté avec le sourire d’échanger rapidement quelques mots sur ce qu’il attendait de ce Paris Manga. Principalement deux choses : découvrir cette version de KOF XIII et la faire partager au plus grand nombre ! Merci à lui.
Neo Legend accueillit aussi grâce à Rising Star Games qui permet la localisation du jeu en Europe (sortie au 25 novembre 2011) et à eLive Frionel, 6 consoles X360 de développement (dont 2 en versus) afin de vous permettre de jouer à la dernière build de King Of Fighters XIII. Ainsi, c’était l’occasion de vous essayer au jeu en freeplay afin de tester en avant-première le portage console de la version magnifique en arcade de ce même jeu. Les modes challenge, training et mission, avec les combos que vous apprendrez à réaliser au prix d’ampoules et le mode story était parcimonieusement testable et permettait donc les premiers retours sur cette version console.
Graphiquement le jeu est superbe, c’est toujours un plaisir de voir les sprites s’animer sous vos yeux. Le jeu est fluide et le fait qu’il soit entièrement en 2D permet une rapidité que vous ne trouverez jamais dans un Street Fighter IV, la modélisation en 3D des combattants oblige.
C’est aussi un roster de combattants plus important avec leurs coups habituels dans la saga. Les créateurs ont voulu rendre son gameplay plus grand public. Ce dernier a été souvent qualifié comme peu accessible car trop exigeant en exécution, trop profond et trop riche pour quelqu’un qui ne souhaiterait pas s’investir. Enfin, c’est aussi des composantes online très développées (dans le jargon, on parle de net code) pour avoir des matches en ligne des plus agréables mais aussi des statistiques très complètes et des fonctions de partage communautaire.
L’occasion donc d’apercevoir la traduction intégrale qui va tenir toute ses promesses en termes d’adaptation. Un mode Story qui fait honneur à son nom, qui apparaît comme très long et très complet aux arborescences multiples. Comme toute build, des rééquilibrages sur les personnages du jeu ont encore été apportés. Il semblerait aussi que la customisation de son personnage soit très poussée (de la boucle de ceinture à la couleur de la monture des lunettes) offrant de multiples tenues qui seront sans doute à débloquer. Vous pourrez bichonner la garde-robe de votre poupée telle Polly Pocket ! Après le rush de développement effectué sur KOF XII, il fallait répondre à tous les manquements et proposés aux fans du genre mais aussi au grand public une version digne des consoles de cette génération.
Un tournoi débutant fut organisé le samedi et remporté par BrownSky (au détriment de Marvin et de Jedah) qui a gagné un jeu KOF XIII dans sa version complète avec bonus de précommande (4 CDs des OST sélectionnés de la licence et l’OST complète de KOF XIII avec des versions arrangées) dès la sortie du jeu fixée au 25 novembre 2011. Un retard qui s’explique par l’ajout de tout un tas de modes de jeu pour notre plus grand plaisir !
Voici le trailer des soundtracks (via Bas GrosPoing) :
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Un tournoi pro avait égalmeent lieu le dimanche et il vit la victoire de l’indétrônable Frionel qui est reparti avec un stick arcade collector au design Neo Geo pour PS2 !
Voici l’opening de la version console du jeu (Merci à Frionel et allez voir son cast pour encore plus d’informations et le tournoi Paris Manga)
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Dragon Ball Z Z Z, le gentil Sangohan…
Attendu pour le 28 octobre, DBZ Ultimate Tenkaichi [PS3, X360] se tenait fièrement, le torse bombé et la crinière rutilante, entre les deux scènes. Ainsi, des bornes jouables étaient mises à votre disposition. Toujours plus de personnages jouables, de kamehamaha… Les manettes ont du essuyer toute la sueur des passionnés tant les bornes ne désemplissaient pas.
Le rendu graphique est réussi : Le cell-shading est bien maitrisé et fait honneur aux traits de Toriyama. Chaque personnage est bien reconnaissable et le charisme est retranscrit sans perdition. Toutefois, si côté robe visuelle, bonifiée par des effets de lumière de toute splendeur lors des enchaînements leur conférant une pêche sayajin irréprochable, le volet jouabilité est plus discutable. Dans ce jeu de combat (noté l’absence de la précision VS) et les jeux du même acabit, cela devient vite illisible. Cet aspect brouillon ne provient nullement de sa vitesse mais plutôt de la difficulté à se repérer dans cet univers 3D. Par conséquent, les coups dans le vide sont légion et difficile parfois de bien repérer où est son adversaire. Je suis sûr que les heures passées sur le titre combleront se déficit mais adeptes du VS Fighting Games soyez prévenus ! Je vous conseille d’essayer cette version avant de céder à la générosité de donner votre énergie monétaire dans un genkidama consumériste.
Le temps se comprimant dans ces salons, il fallait sans perdre une seule minute se rendre au Cosplay… à la costumade pardon et surtout obtenir une place dans le public. Ainsi, je me suis installé une heure avant le début, quitte à assister à la fin du concours de chant et à un quiz sympathique mais apparemment difficile pour le public présent qui pourtant a gagné… Je ne tirerai aucune conclusion quant au niveau des participants sur scène.
Avant le début du cosplay (ouais rien à carrer du journal officiel !), nous étaient proposés les résultats du concours de chant et je dois dire que les gagnants, un duo de garçons, avaient un sacré niveau ! Bravo à eux !
Concernant le niveau du cosplay, j’avais un peu peur. En effet, après le tir nourri de Japan Expo, qu’allions nous retrouver ici ? Eh bien, je dois avouer que c’était assez correct comme en témoignent les photos de Sebkun!!. Le travail à la confection des costumes était d’actualité et en général de bonne facture même si des visiteurs utilisaient également des coplays tout prêts.
Mais où est donc passée la 7e compagnie ?
(Robert Lamoureux qui vient de nous quitter :/ (29/10/2011), 1973)
En début d’après-midi, l'objectif principal consistait à ne pas rater le rendez-vous Mangavore fixé à 15H devant le stand Booken Manga, devenu pour le coup le repère des sites consacrés à la culture des divertissements japonais. En effet, les plus attentifs auront pu voir passer en plus de Mangavore (coucou à shinji21), des gens de Manga-news, de Manga-World, de Total-Manga, d’Animeland et même de Shibuya Eki.
Booken Manga surbooké ?
Parlons justement de Booken Manga, dont le site vient d'ouvir, l'un des deux seuls éditeurs présents à Paris Manga avec Taïfu Comics. Je vous en avais déjà parlé dans mon compte-rendu Japan Expo, et chez Mangavore on aime bien vous parler des éditeurs qui débutent. Alors où en est Booken Manga ? Comment cela se passe ? A quand une sortie manga ?
Cet éditeur a décidé de se lancer en proposant des manhwa, c’est-à-dire de l’édition coréenne, en choisissant celle de très bonne facture. Leurs séries sont principalement dirigées vers l’action avec des dessins racés qui excitent les yeux. Des titres comme The Swordsman, The Breaker (Tomes 1, 2 et 3 chroniqués sur Mangavore et bientôt le 4 c'est promis !), Gui, un titre plus en marge Ares et le futur Chaos Chronicle : Immortal Regis !
Le responsable (Adrien Lorenzo) nous apprend que tous ces titres se vendent dans les mêmes proportion, et que ce Paris Manga est l’occasion de pousser The Swordsman avec la venue de son auteur Hong Ki-Woo en dédicace gratuite ! L’éditeur renouvelle sa formule entamée à Japan Expo avec The Breaker et son auteur en invité. Ainsi si vous possédiez votre volume 1 vous pouviez vous le faire dédicacer par l’auteur qui réalisait de magnifiques illustrations au crayon.
Une chose que j’aie remarquée c’est que parmi la clientèle qui s’arrêtait sur le stand, plutôt bien placé proche de l’entrée dans l’allée de droite quand vous arriviez, il y avait une proportion féminine non négligeable. Et je vous avoue que cela me fait plaisir car même ces titres sont plutôt orientés action, sur un salon comme celui-ci on se rend compte à quel point les catégories imposées par le genre sont joyeusement transgressées (à raison).
En effet, vous êtes-vous penchés sur l’offre prétenduement destinée à un public féminin ? Ou plus exactement pour filles… car il existe bien des Ladies, titres volontairement plus adultes, mais on est loin de l’offre pléthorique du côté masculin entre shônen, shônen-up, young seinen et seinen ! Certes le public visé est surtout masculin mais j’avoue que si j'étais une fille je ragerai devant les titres que l'on voudrait me faire lire… Je fus donc satisfait en constant que le public français sait s'affranchir des barrières éditoriales, remarque certes subjective et qui atteint ses limites sur un Paris Manga où une partie du-dit public se compose de mamans-responsables-qu’il-faut-rassurer-concernant-le-manga.
L’activité battait son plein sur le stand Booken, vous étiez reçu dans la bonne humeur et le verbe fleuri des vendeuses n’avaient d’égal que leur force de vente. Enfin, pour ceux qui se demandent quand Booken allait faire du manga, la réponse devrait voir le jour l’année prochaine. Pour le moment profitons de leur line-up fort intéressant car il y a déjà de quoi faire avec l’arrivée imminente de Chaos Chronicle : Immortal Regis (NdS : qui pour une fois, n'est pas un con) !
Les heures défilaient, mon nouveau défi : une infiltration dans les allées étroites pullulant de fans pour atteindre, à travers la masse les différentes boutiques.
No-Xice en lice !
Je décidai d’esquiver la foule par une manœuvre toute en finasserie pour me retrouver dans un endroit plus dégagé. Mes efforts ne furent pas vains, je finis par atteindre No-Xice ! Vous commencez à savoir que j’aime parler des entreprises d’amateurs peu connues, ceux qui essaient fébrilement, maladroitement mais toujours passionnément de véhiculer de nouvelles choses. Plus exactement de permettre à certains loisirs de voyager. No-Xice est une équipe sympathique française qui a créé son propre visual novel !
C’est quoi une super nova ?!
Un visual novel est considéré comme un jeu vidéo. On va dire que c’est un raccourci pratique pour expliquer le concept. Mais selon moi ce n’est pas du vidéo-ludisme au sens commun : il s’agit plus d’histoires interactives qui, en effet pour certaines peuvent prendre la forme d’un point & click (Les voyageurs du temps, Monkey Island, Les chevaliers de Baphomet, Zack & Wicki, Machinarium,…). Mais la plupart de temps votre action se limitera à faire défiler des pavés de textes et à faire des choix. Enfin ces histoires sont pour la plupart des jeux de drague. C’est un peu l’histoire à l’eau de rose dont vous êtes le zéro le héros pardon. L’aspect skill est complétement exempt. Comprenez-moi bien, je ne dénigre pas pour autant le genre, j'en conteste seulement l’appellation "jeu vidéo". Ces contes meetic numériques, très populaires au Japon, ont donné naissance à des titres comme Clannad ou encore Fate/ stay night qui sont pour vous des licences d’animation assez connues. Et pour cause, leur scénario et leur univers, étant suffisamment convainquant pour des visual novels, les ont amenés à s’exporter à une autre plate-forme.
Ainsi No-Xice s’est mis en tête de réaliser leur propre visual novel. Par ailleurs, ils traitent aussi de l’actualité avec leur ton et un certain décalage dans leur Gazette, qui est complétement gratuite. Cette gazette est un avant-goût à leur activité phare le fanzine satirique. Au format A5 d’une trentaine de pages, il vous en coutera entre 3 et 4€. Ils font aussi de magnifiques illustrations, des “mangas” (Chronos, Cheloux Chronicles et SoulNo-Xibour), des strips inspirés et bourrés de référence de genre (manga, japanimation et jeux vidéo) et enfin un podcast.
Après une habile esquive du pululement tenace, je me retrouvai à l’espace dédicace des dessinateurs de comics, manga et de science-fiction. Bien sûr vous aviez aussi les dédicaces d’acteurs comme par exemple William B. Davis, l’homme à la cigarette de X-files ! Un peu érodé par l’âge, il garde pourtant tout le flegme de son rôle phare dans la série et toute la noirceur de son personnage, tiraillé entre son devoir d’homme de l’ombre et son fils. J’ai pu le croiser et ce fut très plaisant : moment émotions ! (façon Nicolas Hulot). Il y avait aussi Anthony Daniels, bien connu par ceux qui s’intéressent à ceux qui se cachent derrière les costumes : c’est lui qui incarne C3PO dans Star Wars.
De plus, vous aviez aussi les invités d’honneur avec pour les comics Greg Horn (X-men) et versant manga Yuji Shiozaki (Ikkitousen), Yokota Mamoru, directeur de l’animation sur Death Note, il a aussi travaillé sur le film Air et sur l’eyecatch de l’épisode 13 de Kiddy Grade.
Attention minute culture inutile
Un
eyecatch, c’est l’illustration ou l'animation qui se situe à la césure d’un épisode le séparant ainsi en deux hémistiches… Ah non je confonds ! L'
eyecatch sert à introduire et conclure la coupure publicitaire au milieu d'un épisode… quelques exemples :
DBZ,
One Piece
Et puis en invité vedette il y avait Shingo Araki, un monstre sacré de la japanimation ! Cet artiste a travaillé sur des animés mythiques ! Il a œuvré comme intervalliste (plans interaclés permettant la fluidité de l’animation) sur le Roi Léo. Son talent l’a conduit à œuvrer comme animateur dans de célèbres maisons de production comme TMS ou encore la Toei. Ainsi, il a participé à Ashita no Joe par exemple. Par la suite dans les années ‘70, il a fondé sa propre maison de production : Araki Production. Et là c’est la fête, de Goldorak (UFO Robot Gredzinger) à Ulysse 31 en passant par Lady Oscar (Versailles no Bara, pour toi Sebkun), Cat’s Eye ou encore Lucile, amours et rock'n roll (Aishite Knight). Les années ‘80 seront sa consécration mondiale avec son travail sur l’animé Saint Seiya !
Défiant Einstein, rien ne pouvait les contraindre à rater leur orbite pour l’espace dédicace
Pour tout vous dire, j’ai pu approcher le Monsieur mais sans le savoir… En effet, il est passé à côté de moi alors que j’étais absorbé à autre chose, la classe…
Les heures de dédicaces étaient précises, et si vous ne vouliez pas manquez le précieux rendez-vous, il fallait se préparer… physiquement. En effet, le dimanche matin, j’ai pu assister aux 100 mètres hommes et je peux vous dire qu’Usain Bolt pouvait trembler. Tels des pikachu survoltés, les fans étincelants se changèrent instantanément en neutrinos ! Bien que ne maitrisant pas la technique de téléportation de Son Goku, leur faculté de déplacement était tout de même stupéfiante ! Défiant Einstein, rien ne pouvait les contraindre à rater leur orbite pour l’espace dédicace.
Revenons sur cet espace dédicace, qui était plutôt bien aménagé. Chaque auteur avait son bureau, avec un panneau et un emplacement pour sa file d’attente. Le salon a fait donc preuve d’ingéniosité pour recevoir les fans à la mesure de la grandeur des invités. J’ai pu discuter avec certains fans une fois leur trésor obtenu, ils étaient aux anges et l’aménagement et le déroulement des dédicaces ont semblé les satisfaire.
Le salon s’est fini tranquillement, il était d’ailleurs intéressant de constater que dès 17 heures les lieux commençaient à se vider significativement. Vous pouviez naviguer plus à votre aise dans les travées et c’était le moment idéal pour faire vos achats si vous ne recherchiez pas de pièces rares.
Je terminerai par les karaokés qui furent nombreux, témoignage de la forte participation, nos oreilles furent les plus malheureuses. La photo ci-dessus atteste de l'envie du public d'assister à ce spectacle... Je partis donc la recherche de matière absorbante de toute nature : un mouchoir en papier, des flyers ou des étoffes plus rares (restes de cosplay, petites culottes…) afin de répondre à l’hémorragie abondante (non pas ce jour-là du mois) de mes canaux auditifs. Ainsi, ayant perdu un demi-gallon de sang ; à la fois vaseux et allégé, je quittai ce salon. Bien évidemment, j’en rajoute. J’avais bien sûr prévu ma poche de sang pour une transfusion. C’est ainsi que le hall ôta sa costumade de fête tandis que, dans ses parties les plus intimes, le décor de féérie s’effritait peu à peu… Je songeai à me diriger vers mon tramway afin de regagner mon logement de fortune.
Alors salon ou hypermarché ?
Au final, pour un habitué des salons il peut paraître difficile de conclure sur cette question. La faute à la disposition des lieux. En effet, toute la zone centrale est dédiée aux achats. À bien y regarder, on s’aperçoit que la plupart des activités sont relayées à la périphérie de l’enceinte. Du coup, si vous ne sortez pas du droit chemin menant aux scènes principales, ne s'exposeront à vos yeux que des gobes-monnaies autour de vous. Mais derrière le strass et les paillettes de l'hypermarché, se cachent les activités et animations : jeux vidéo, agiter votre masse musculaire, quizz et concours, cosplay ou défilés, séances de dédicaces, chant… bref, des attractions éparses pourtant noyées dans la masse de la cash machine. Une mise en espace malheureuse qu'on retrouve trop souvent dans les salons. Plus vous vendez, plus vous faites de bénéfices, mieux vous pouvez les réinvestir dans des emplacements phares, à la vue de tous. Et aucune boutique ne sera prête à vous acheter un emplacement de stand reléguer dans un coin, de peur de ne pas rentabiliser sa venue !
The missing link
Mais “l’aménagement du territoire” n’est pas le seul reproche à faire. Où sont les conférences ? En fait, au vu du peu de retombées et à la fréquentation plus qu'anecdotique du public pour ce genre d'animation, les organisateurs finissent par ne plus en proposer. En effet, à quoi bon après tout si ce n’est pas au goût des visiteurs ? Pourtant, au-delà d’un simple rassemblement de passionnés, un salon doit aussi jouer un rôle dans la transmission des connaissances et l'éducation du public… et pas uniquement avec des quizz.
Je n’ai par exemple vu aucune conférence concernant les invités. Et au final, je me demande qui, parmi le public, les connaissait réellement ? J’ai bien peur que pour beaucoup, ils furent et restent de parfait inconnus… seuls les noms de leurs œuvres soulevant quelques souvenirs. Dommage selon moi car quitte à se passionner pour la culture, les loisirs, les traditions culinaires ou l’histoire d’un pays, il faut avant tout la transmettre. Et même si l’accès à l'information s'avère grandement diligenté et facilité par les médias numériques, le contact humain demeure un véhicule important. Une chose que l’on constate aisément en parlant aux cosplayers, c'est qu'ils souhaitent partager leur amour pour telle ou telle série (manga, télévisée ou vidéo-ludique) !
Le quiz pourrait être un bon format, mais souvent, seule la bonne réponse compte sans aucun développement à la clé.
Terminus ! Tout le monde descend.
Pour ceux qui aurait achevé ce pavé hors sujet au prix de quelques Guronsan, revenons à mes impressions. Selon moi Paris Manga s’affirme. Il garde son côté commercial, qui s'il est vital pour certains à la recherche de LA bonne affaire, est compensé par des animations pour d’autres. C’est donc un moment convivial à partager entre passionnés. Les invités d’honneur plus prestigieux à chaque édition confortent cette sensation d’un événement sortant de l’ombre du colossal JAPEX.
Un espace dédicace qui est plutôt bien conçu et respirable dont d’autres événements devraient s’inspirer. Son esthétisme général est encore à travailler, certains endroits manquent d’habillage et rappellent la boum de votre adolescence organisée dans un garage avec des boites d’œufs collées au mur pour l’insonorisation. Ce salon sympathique semestriel où l’on aime se retrouver entre personnes partageant les mêmes intérêts commence à s’imposer dans les rendez-vous de l’année. Néanmoins, son manque d’éditeurs manga stigmatise une faiblesse qu'il lui faudra combler pour franchir une étape.